mercredi 30 juin 2010

"Reading Lolita in Tehran"

C'est la fin officielle de la lecture de groupe "Reading in Tehran", un projet de lecture ambitieux qui nous a tenu en haleine pendant plusieurs mois sur Whoopsy Daisy, le forum dont je m'occupe avec plusieurs amis.

A l'origine du projet, la lecture il y a maintenant près de deux ans d'un ouvrage tout à fait passionnant, Lire Lolita à Téhéran, d'Azar Nafisi.

Quelques mots sur ce livre :


Dans cet ouvrage écrit par une jeune femme d'origine iranienne, professeur de littérature anglaise à l'université de Téhéran et vivant aujourd'hui aux Etats-Unis, il est question de beaucoup de choses, mais surtout de l'amour des livres qui anime un groupe de jeunes femmes qui lisent, au nez et à la barbe d'un régime qui proscrit tout ce qui se réfère à la culture occidentale, des livres. Et pas n'importe quels livres, jugez plutôt :

- Lolita de Nabokov ;

- Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald ;

- Daisy Miller et Washington Square d'Henry James ;


- Orgueil et Préjugés de Jane Austen.

Outre un témoignage précieux sur les conditions de vie des hommes et des femmes en Iran, ce livre contient une véritable réflexion sur le rôle des livres et de la culture dans un pays au régime dictatorial et autoritaire, et livre l'analyse fine et subtile de l'auteur sur ces oeuvres majeures de la culture anglosaxonne.

Le projet de lecture de groupe "Reading in Tehran" :

J'ai proposé aux membres intéressés de (re)découvrir ces 4 ouvrages, en adoptant un fonctionnement relativement souple : un mois pour se procurer le ou les livres (et, éventuellement, leurs adaptations), et l'ouverture d'un topic chaque mois, avec pour commencer Nabokov (février), puis Fitzgerald (mars), James (avril), Austen (mai), le couronnement étant assuré en juin par l'ouvrage d'Azar Nafisi elle-même, ce livre nous permettant d'éclairer notre lanterne sur les différents ouvrages susmentionnés, grâce à un point de vue éclairé et éclairant.

C'était bien évidemment un sacré défi, mais je suis fière que nous ayons réussi à le relever : cette lecture de groupe nous a permis de lire des ouvrages que nous n'aurions peut-être pas ouvert autrement, et de nous enrichir grâce au dialogue noué avec les auteurs et grâce aux échanges entre les membres.

Vous pouvez retrouver l'intégralité des discussions dont ces livres ont fait l'objet en cliquant sur l'icône correspondante en haut à gauche.

Bilan de "Reading in Tehran" :

Pour clôre cette lecture de groupe, j'ai proposé à chacun de voter pour le livre ayant remporté sa préférence au cours de ces cinq mois de lecture commune.

Voici mon classement personnel :

- En 1ère position : Lolita de Nabokov pour son originalité et pour ses qualités littéraires ;


- En 2ème position : Lire Lolita à Téhéran d'Azar Nafisi pour son sujet et pour la sympathie que m'inspire l'héroïne ;

- En 3ème position, Gastby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald, pour la beauté de certains passages ;


- En 4ème position, Orgueil et Préjugés de Jane Austen, car même si j'aime énormément ce roman, il s'agissait d'une énième relecture, et non d'une découverte ;


- En 5ème position, Daisy Miller et Washington Square d'Henry James, car même si cet auteur écrit merveilleusement bien, j'ai un peu de mal avec la personnalité qui transparaît de ses écrits.



La prochaine lecture de groupe devrait être plus intéressante encore, puisque Resmiranda nous propose un projet autour de Jane Eyre cette fois. Pour en savoir plus, cliquez sur l'icône correspondant au projet située en haut à gauche.

mercredi 23 juin 2010

Mrs Palfrey, Hôtel Claremont d'Elizabeth Taylor.

J'ai fini de lire Mrs Palfrey, Hôtel Claremont, d'Elizabeth Taylor, dont j'attendais beaucoup, et le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue dans mon attente !

J'avais déjà eu l'occasion de découvrir la plume de cet auteur à travers un texte très court, Hester Lilly, où Elizabeth Taylor déployait déjà un style incisif pour décrire les tourments psychologiques d'un triangle amoureux évoluant dans une bourgade provinciale très british.

Sur une trame bien plus intéressante et infiniment plus développée, Elizabeth Taylor vient confirmer cet indéniable talent pour l'écriture dans Mrs Palfrey, Hôtel Claremont, l'histoire d'une vieille dame, Laura Palfrey, qui s'installe dans une résidence pour personnes âgées.

C'est l'occasion d'une formidable galerie de portraits à la pointe sèche - le personnel de l'hôtel indifférent à ses clients ; Mrs Arbuthnot dont les étincelles de méchanceté s'expliquent en partie par la dégradation de son état, qui va la conduire à l'hospice ; Mrs Burton, toujours habillée en robe de soirée et assez portée sur la bouteille, ; Mrs Post, si timide ; Mr Osmond, le seul homme de la maisonnée, que tous soupçonnent d'être une "tapette", et dont le passe temps favori consiste, quand il n'écoute pas la météo ou n'envoie pas de lettres aux journaux, à raconter des blagues grivoises au serveur, Antonio.

C'est aussi l'occasion pour le lecteur de réfléchir sur ce qu'est la vieillesse, et sur la place que nous accordons aux personnes âgées dans notre société.

L'héroïne, la très attachante Mrs Palfrey, est en effet laissée pour compte par sa famille : sa fille, Elizabeth, ne vit pas à Londres et n'a jamais eu de rapports très affectueux avec elle ; quand à son petit fils, Desmond, qui travaille au British Museum, il la néglige purement et simplement, trop occupé à rédiger un livre sur les sculptures cycladiques.

Un jour cependant, Mrs Palfrey fait la connaissance d'un jeune homme sans le sou, Ludo, qui rêve de devenir écrivain. Pour le remercier d'un service qu'il lui a rendu, elle l'invite à dîner au Claremont et le fait passer pour son neveu, Desmond...

C'est le début d'une amitié extrêmement touchante, à l'image du livre, profondément généreux et humaniste, mais qui pour autant ne cède pas la place à la mièvrerie : si l'on sourit souvent à la lecture, et si l'on est souvent touché, l'auteur, Elizabeth Taylor, ne fait aucune concession, aucun compromis ; elle raconte la vie telle qu'elle est, peint la viellesse sans fard, décrit des personnages souvent veules - comme la snob Mrs de Salis ; la jeune Daisy, dont Ludo tombe amoureux ; et la mère de Ludo, une femme entretenue par le Major, un homme qui a un double foyer.

Difficile de décrire le style de l'auteur tant il lui est propre, mais ce qu'on peut en dire, c'est que la plume d'Elizabeth Taylor est d'une grande sincérité : jamais de pathos, mais beaucoup de justesse, une manière d'écrire sobre et dépouillée, mais non dépourvue d'originalité.

Une belle découverte réalisée grâce à Emjy, qui me donne envie de découvrir l'adaptation de ce livre et de lire d'autres livres de cet auteur.

dimanche 20 juin 2010

Ulysse, de Mario Camerini (1953).

Vu ce week end, une adaptation américano-italienne de L'Odyssée d'Homère.

Voici un extrait qui nous montre Ulysse de retour à Ithaque, après une absence de près de vingt ans :



Sans être un chef d'oeuvre, le film, assez fidèle à l'épopée d'origine, recèle de beaux moments, qu'il s'agisse de l'épisode du cyclope ou des scènes se déroulant sur la mer.

Kirk Douglas incarne un Ulysse à la présence étonnante, et Silvana Mangano, lèvre hautaine, une Circé maléfique et une Pénélope austère.

Une curiosité.

mercredi 16 juin 2010

La Tête en Friche, de Jean Becker.

Vu aujourd'hui au cinéma. Très beau film, à la fois drôle et émouvant.