mercredi 11 mai 2011

The shop around the corner, d'Ernst Lubitsch (1940).

A Budapest, Alfred Kralik et Klara Novak travaillent dans la boutique de maroquinerie de Monsieur Matuschek. Les deux employés s'entendent comme chien et chat... Alfred correspond par petites annonces avec une femme qu'il n'a jamais vue ; il découvre bientôt que cette mystérieuse inconnue n'est autre que Klara, l'employée qu'il déteste au magasin. Sans révéler à celle-ci la vérité, il cherche à se rapprocher d'elle et à s'en faire aimer.


The shop around the corner met en scène des employés, personnages réels et ordinaires, dont la fragilité et les mesquineries, sont observées avec tendresse et humanité par Lubitsch. Ce film est un véritable bijou : les comédiens sont absolument remarquables par la justesse de leur jeu, et les scènes s'enchaînent parfaitement.





Si vous n'avez pas encore vu ce film, il faut vous le procurer immédiatement : vous ne pourrez pas le regretter !



mardi 3 mai 2011

Les soeurs Mitford

Dépoussiérage léger en fait... la chaleur ambiante me rend très paresseuse !

Chose promise, chose due, voici un billet sur les soeurs Mitford. J'ai découvert la plus connue d'entre elle sur les recommandations d'une connaissance ; elle est en effet l'auteur de plusieurs romans qui ont remporté un grand duccès au moment de leur publication, et qui continuent à plaire à un large public :

Contrairement à ce que pourrait présager son titre légèrement "cul-cul la praline" (mièvre, si vous préférez), c'est à mes yeux le meilleur livre de Nancy Mitford, le plus auobiographique et le plus spirituel, aussi. Si vous ne devez en lire qu'un, c'est sur celui-là qu'il faut se jeter sans plus attendre !





Ce second opus est un peu moins drôle que le précédent, parce que l'auteur est moins en empathie avec ses personnages, mais reste cependant d'un bon niveau et réserve de bons moments.






Mmh... alors très honnêtement, ce troisième opus ne m'a pas beaucoup marquée : ça se lit très agréablement, mais sans plus.








Bon, et celui-là, malgré la présentation dithyrambique de l'éditeur, je l'ai trouvé bourré de clichés sur Paris.












Récemment, une maison d'édition a republié un ouvrage de Nancy Mitford qui n'avait pas été réédité depuis sa parution en 1935, et pour cause : l'auteur raillait la passion de ses deux soeurs, Unity et Diana, pour les chemises noires et Hitler.


Unity et Diana en Allemagne dans les années 1930


Unity Mitford se comportait en effet comme une véritable groupie vis-à-vis du dictateur, au point que les journaux anglais des années 1930 virent longtemps en elle l'une des maîtresses du maître du IIIème Reich, et Diana divorça de son premier mari pour épouser par la suite Mosley, un représentant politique de l'extrême droite en Grande Bretagne. L'attitude des deux soeurs et de leur mère durant cette période montre l'attirance d'une certaine frange de l'aristocratie anglaise, en perte de vitesse, pour les idéaux du fascisme.



Le livre de Nancy Mitford se veut drôle, et certaines répliques sont très spirituelles, mais l'intrigue est un peu délayée et les personnages du livre ne sont guère sympathiques.


Néanmoins, suite à sa lecture, j'ai eu envie d'en savoir plus sur cette famille assez déjantée, et je me suis plongée dans la biographie des soeurs Mitford par Annick Le Floc'hmoan. J'ai exprimé dans un précédent billet les réserves que j'ai contre ce type d'ouvrage, mais il faut reconnaître que cette journaliste a fait un travail d'investigation très sérieux, et que son livre se lit comme un roman :

Au début du XXe siècle, dans la noblesse anglaise encore flamboyante, naissent les célèbres sœurs Mitford. Leur destin sera hors du commun. Nancy, amoureuse de la France et de Gaston Palewski, gaulliste historique, devient une romancière célèbre. Diana brûle pour le fascisme anglais naissant et se compromet auprès de son chef de file ; Unity devient une proche amie de Hitler ; tandis que Jessica, l'avant-dernière de la fratrie, s'engage auprès des jeunes républicains espagnols avant de rejoindre le parti communiste. Seules Pamela et Déborah suivent la voie rêvée par leurs parents, et se marient dans le luxe et le conservatisme. A travers le portrait étonnant de ces femmes passionnées, prises dans les tourments de la crise économique et des deux guerres mondiales, ce document présente une vibrante traversée du siècle.

Où l'on réalise, en fait, que Nancy Mitford, pourtant brillante, élégante et spirituelle, eut une vie sentimentale triste et ratée. Le livre resitue la famille Mitford dans son siècle, et chacune des six soeurs fait l'objet d'un portrait détaillé ; toutes sont attachantes ; toutes présentent un grain de folie plus ou moins développé. Leur père, Lord Redesdale, n'avait-il pas l'habitude de dire : "Je suis normal, ma femme est normale, mais mes filles sont toutes plus folles les unes que les autres" ?


Mais ce livre, pour passionnant qu'il soit, ne remplace pas la lecture de La poursuite de l'amour ; d'ailleurs, sitôt cette biographie refermée, j'ai entrepris de le relire, avec grand bonheur, car ce roman n'a pas pris une ride !


A noter que La Poursuite de l'amour et L'amour dans un climat froid ont fait l'objet d'une adaptation télévisée par la BBC il y a quelques années.