jeudi 19 juillet 2012

La maison sur le rivage de Daphné du Maurier (1969).




Dick est invité par son ami Magnus Lane à passer ses vacances, en solitaire, dans le charmant petit village de Tywardreath en Cornouailles. Il en a bien besoin car il se sent harcelé par son épouse Vita qui le pousse à quitter la maison d'édition où il travaille pour aller vivre aux États-Unis. En fait, Magnus, professeur de biophysique à l'Université de Londres, a besoin de lui pour expérimenter une drogue qu'il a récemment mise au point. Quoique réticent, Dick ingurgite cette potion et, à son extrême étonnement, se retrouve sur la lande en présence d'un cavalier mystérieux. Attiré comme un aimant, il le suit et se rend compte rapidement qu'il a été propulsé au XIVe siècle dans ce même village. Phénomène étrange, il peut voir, entendre et comprendre sans que sa présence soit révélée. Renouvelant l'expérience à plusieurs reprises, Dick sera le témoin volontaire et invisible des amours, des passions et complots ourdis par la noblesse et le clergé de ce village quelque cinq siècles auparavant.


C'est un roman plutôt déconcertant, qui oblige le lecteur à des aller et retour constants dans le passé. On retrouve les thèmes chers à Du Maurier : sa région natale, les Cornouailles, avec la présence de ses paysages et de la mer ; une maison mystérieuse ; un homme qui trouve son quotidien ennuyeux et qui se retrouve irrésistiblement attiré par une femme qui n'est rien d'autre qu'un fantôme, puisqu'elle apppartient au passé et évolue dans l'univers du XIVème siècle. Le contraste entre la réalité des années 1960 et le Moyen-Âge dans lequel le narrateur se livre à des pérégrinations régulières est très frappant ; les scènes qui se déroulent dans le passé sont très bien écrites et très saisissantes. Le lien qui unit Dick à Magnus, son ami scientifique, est assez mystérieux - dans la mesure où Vita, l'épouse de Dick est très jalouse du lien entre son mari et Magnus, on peut soupçonner une amitié de nature homosexuelle - et le récit oscille entre roman historique et roman fantastique. Je le conseille aux amateurs du genre !

4 commentaires:

  1. Très amateur de ce genre d'histoire ça à l'air vraiment particulier je note ! En plus là ce n'est pas suggéré comme dans d'autres roman de Daphné du Maurier c'est ouvertement fantastique, bien tentant...

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  2. Je ne l'ai quand même pas trouvé aussi prenant que "Rebecca" ou "Ma cousine Rachel", mais c'est plus une question de goût, j'imagine. Il faut dire que c'est un roman qui date de 1969, et ça se sent, je trouve - les thèmes sont traités de manière un peu différente des romans précédents.

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  3. Oui elle a dû faire évoluer son style entre temps j'avais été étonné de voir que c'était adapté d'une de ses nouvelles tardive quand j'avais vu le film "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg où l'ambiance n'a plus rien à voir avec "Rebecca" ou "Ma cousine Rachel".


    D'ailleurs à propos de "Ma cousine Rachel" j'ai pu voir l'adaptation de Henry Koster qui est enfin trouvable en dvd. A part Olivia de Havilland parfaite en rachel pas grand chose à sauver j'en attendais beaucoup bien déçu. J'en parlais là si ça t'intéresse hop

    http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2012/06/ma-cousine-rachel-my-cousin-rachel.html

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  4. Merci pour le lien, j'irai jeter un coup d'oeil ! ;)

    Je n'avais jamais entendu parler de "Ne vous retournez pas".

    Il y a généralement une tonalité fantastique dans les textes de Du Maurier ; il faut croire que cette tendance est plus accentuée dans certains textes.

    Cet auteur a en tout cas inspiré bon nombres de cinéastes, dont Hitchcock (Les Oiseaux, etc).

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