mardi 6 juillet 2010

Frasier : "Good night Seattle, we love you !"

J'écris ce billet pour parler d'une série télévisée que j'ai redécouverte avec bonheur et que j'adore littéralement : Frasier !

Frasier est une sitcom créée par David Angell, Peter Casey et David Lee et diffusée entre 1993 et 2004 aux Etats-Unis. Dérivée de Cheers, cette série a connu un immense succès outre Atlantique et remporté de nombreuses récompenses, notamment le plus grand nombre d'Emmy Awards parmi toutes les séries jamais diffusées.

En France, la série a été diffusée sur deux chaînes privées : Série Club et Paris Première ; c'est d'ailleurs grâce à cette dernière chaîne que j'ai pu visionner quelques épisodes il y a dix ans. Déjà à l'époque, j'avais été vite conquise par la drôlerie et la finesse de cette sitcom, dont j'avais gardé le nom en tête, bien décidée à me procurer un jour les épisodes en dvd.

C'est maintenant chose faite !

Le synopsis est le suivant :

Fraîchement divorcé de sa femme Lilith (sic), le Dr Frasier Crane (Kelsey Grammer) quitte Boston pour retourner dans sa ville natale, Seattle. Psychiâtre, il devient l'animateur d'une émission de radio où il reçoit les appels d'auditeurs ayant des difficultés et leur donne ses conseils en direct. Mais si Frasier est assez doué pour résoudre les problèmes de ses auditeurs perturbés, il en va tout autrement dans sa vie privée !

Obligé de recueillir chez lui Marty (John Mahoney), son père, un policier à la retraite, blessé à la jambe par une balle, il a bien du mal à établir des rapports harmonieux avec un géniteur qui cuturellemnr préfère son chien Eddie (Moose), les matchs de foot et les hamburgers frites aux vins fins et aux loisirs bourgeois de son thérapeute de fils.

Heureusement, Daphnée (Jane leeves), l'aide-soignante anglaise, est là pour apaiser les conflits ; elle est d'ailleurs un peu voyante extra-lucide à ses heures... Et Nils (David Hyde Pierce, excellent), le frère de Frasier, lui-même thérapeute, maniaque et coincé, mais médiatiquement moins célèbre, est loin de rester complètement insensible à son charme, alors qu'il est marié à la riche Maris, que les créateurs de la série ont renoncé à faire incarner par une actrice, tellement elle est perçue comme complètement déjantée par l'entourage de Nils.

Enfin, pour compléter cette fine équipe, n'oublions pas Roz (Peri Gilpin), la productrice de l'émission de Frasier, une croqueuse d'hommes qui enchaîne les aventures sans lendemain, et Bob "Bulldog" Briscoe, l'animateur complètement allumé de l'émission sportive de KACL...

Pour l'instant, j'ai vu les épisodes des saisons 1, 2, 3 et 4, qui sont tout simplement à mourir de rire ! Ce que j'aime dans cette série ? L'intelligence du scénario, la qualité du jeu des comédiens, la finesse des répliques et des situations, tant familiales que professionnelles. Frasier, c'est un cocktail réussi d'émotion et d'humour ! Le seul défaut de cette sitcom : les rires enregistrés des spectateurs qui assistaient au tournage, défaut qu'on oublie assez vite. Sa qualité (outre celles déjà mentionnées) : une VF tout à fait supportable.

Le générique, qui subit un certain nombre de variations au fur et à mesure que la série évolue :



Bref : un bijou à découvrir de toute urgence.

Cranford, d'Elizabeth Gaskell.

Dans le cadre du Challenge Classiques Anglophones organisé par Whoopsy Daisy, voici la présentation d'un roman lu il y a quelques temps déjà, paru aux éditions de L'Herne en décembre 2009 :


C'est le troisième roman d'Elizabeth Gaskell que je découvre, après Nord et Sud et Femmes et Filles. Contrairement aux deux romans précédents, il n'y a pas vraiment d'intrigue suivie : on a plutôt affaire à une succession d'anecdotes qui tournent autour des habitant(e)s du petit village de Cranford, anecdotes que la narratrice rapporte avec beaucoup d'humour. Pour paraphraser un critique, chaque chapitre du roman est une piquante chronique détaillant avec humour et gentillesse les petits riens qui font le quotidien des villageois. Les menus événements - achat d’une nouvelle robe, préparatifs scrupuleux pour une soirée entre amies, lecture de lettres anciennes retrouvées des années plus tard… – sont racontés par une narratrice à la fois observatrice et complice : une jeune fille sentimentale mais futée qui ne s'en laisse pas compter, et qui fait preuve d'une grande bienveillance, notamment pour sa vieille amie, Miss Matty, demoiselle vulnérable et naïve, un peu ridicule à force d'avoir été maintenue sous la férule d’une sœur rigide et autoritaire. Matty révélera pourtant, aux heures grises, une âme noble et courageuse, presque héroïque...

J'ai lu ce livre petit à petit, avec beaucoup de plaisir ; j'aime beaucoup la manière doucement ironique dont l'auteur moque les petits travers de la société de Cranford, et en particulier le snobisme des personnes de la bonne société. Certains passages ont un caractère un peu édifiant, mais on est chez Elizabeth Gaskell, que j'ai toujours un peu vue comme une Comtesse de Ségur socialiste qui écrirait pour les adultes. Une jolie découverte, en somme.

A noter que Cranford a fait l'objet d'une adaptation télévisée britannique un peu particulière, puisqu'elle mêle trois romans écrits par Elizabeth Gaskell : Cranford, My Lady Ludlow, et Mr Harrison's Confessions. La série a été diffusée en 5 épisodes au Royaume Uni en novembre et décembre 2007, et deux nouveaux épisodes ont vu le jour fin 2009 sur BBC ONE :



Vous trouverez un bon compte-rendu de cette série que je n'ai pas encore vue sur ce blog :

http://chroniques-d-isil.over-blog.com/article-16935813.html

lundi 5 juillet 2010

Cheers, where everibody knows your name...

Cela fait un moment que j'aimerais vous présenter cette série télévisée américaine que j'ai découverte il y a quelques mois et que j'aime beaucoup : Cheers.

Cheers est une sitcom créée dans les années 1980 par Les Charles, Glen Charles et James Burrows et qui passait sur NBC. La série a remporté un très grand succès, puisqu'elle a perduré 11 ans et remporté un nombre considérable de prix.


Cheers fait référence à une expression anglaise courante utilisée pour porter un toast, mais c'est aussi, dans la série, le nom d'un bar situé à Boston, et tenu par Sam Malone (Ted Danson), un ancien joueur de base ball. Les amis, des habitués viennent pour y parler de la vie, de futilités, ou des aventures amoureuses de Sam, le patron... Un jour, Diane Chambers (Shelley Long), débarque dans ce lieu avec un professeur d'université plus âgé qu'elle : elle est son assistante, et il doit l'épouser, mais il aime encore son ex-femme... une série de malentendus fera que Diane se retrouvera plaquée et virée à la fin de l'épisode... bien que ne disposant d'aucune qualification, elle se retrouve engagée comme serveuse de bar par Sam.

Voici le générique de la série :



La série repose sur des personnages particulièrement hauts en couleur : Sam (Ted Malone), un ancien joueur de base-ball alcoolique qui a réussi à surmonter ses problèmes d'alcool ; Diane (Shelley Longer), une jeune femme très jolie et très cultivée, qui doit s'adapter à un milieu qui n'est pas le sien ; Carla Tortelli (Rhea Perlman), la serveuse italienne forte en gueule et affligée de gosses parfaitement insupportables ; Ernie Pantuso (Nicholas Colasanto), l'ancien coach de Sam, qui souffre parfois de confusion mentale ; Norm Petersen (George Wendt), le comptable qui trouve dans ce bar et dans la bière un refuge à un quotidien conjugal et professionnel pas toujours très épanouissant ; Cliff Clavin (John Ratzenberg), le facteur aux théories scientifiques qui valent leur pesant de cacahouètes...


Les répliques fusent, les situations sont drôles originales et bien trouvées, et la guerre des classes et des sexes n'est pas en reste, puisque l'un des principaux intérêts de la première saison réside dans l'attirance que Sam et Diane éprouvent l'un pour l'autre, alors que tout les oppose...


Bref, une série que je recommande chaudement !

A noter que c'est de Cheers que dérive Frasier, une autre série également drôlissime.

mercredi 30 juin 2010

"Reading Lolita in Tehran"

C'est la fin officielle de la lecture de groupe "Reading in Tehran", un projet de lecture ambitieux qui nous a tenu en haleine pendant plusieurs mois sur Whoopsy Daisy, le forum dont je m'occupe avec plusieurs amis.

A l'origine du projet, la lecture il y a maintenant près de deux ans d'un ouvrage tout à fait passionnant, Lire Lolita à Téhéran, d'Azar Nafisi.

Quelques mots sur ce livre :


Dans cet ouvrage écrit par une jeune femme d'origine iranienne, professeur de littérature anglaise à l'université de Téhéran et vivant aujourd'hui aux Etats-Unis, il est question de beaucoup de choses, mais surtout de l'amour des livres qui anime un groupe de jeunes femmes qui lisent, au nez et à la barbe d'un régime qui proscrit tout ce qui se réfère à la culture occidentale, des livres. Et pas n'importe quels livres, jugez plutôt :

- Lolita de Nabokov ;

- Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald ;

- Daisy Miller et Washington Square d'Henry James ;


- Orgueil et Préjugés de Jane Austen.

Outre un témoignage précieux sur les conditions de vie des hommes et des femmes en Iran, ce livre contient une véritable réflexion sur le rôle des livres et de la culture dans un pays au régime dictatorial et autoritaire, et livre l'analyse fine et subtile de l'auteur sur ces oeuvres majeures de la culture anglosaxonne.

Le projet de lecture de groupe "Reading in Tehran" :

J'ai proposé aux membres intéressés de (re)découvrir ces 4 ouvrages, en adoptant un fonctionnement relativement souple : un mois pour se procurer le ou les livres (et, éventuellement, leurs adaptations), et l'ouverture d'un topic chaque mois, avec pour commencer Nabokov (février), puis Fitzgerald (mars), James (avril), Austen (mai), le couronnement étant assuré en juin par l'ouvrage d'Azar Nafisi elle-même, ce livre nous permettant d'éclairer notre lanterne sur les différents ouvrages susmentionnés, grâce à un point de vue éclairé et éclairant.

C'était bien évidemment un sacré défi, mais je suis fière que nous ayons réussi à le relever : cette lecture de groupe nous a permis de lire des ouvrages que nous n'aurions peut-être pas ouvert autrement, et de nous enrichir grâce au dialogue noué avec les auteurs et grâce aux échanges entre les membres.

Vous pouvez retrouver l'intégralité des discussions dont ces livres ont fait l'objet en cliquant sur l'icône correspondante en haut à gauche.

Bilan de "Reading in Tehran" :

Pour clôre cette lecture de groupe, j'ai proposé à chacun de voter pour le livre ayant remporté sa préférence au cours de ces cinq mois de lecture commune.

Voici mon classement personnel :

- En 1ère position : Lolita de Nabokov pour son originalité et pour ses qualités littéraires ;


- En 2ème position : Lire Lolita à Téhéran d'Azar Nafisi pour son sujet et pour la sympathie que m'inspire l'héroïne ;

- En 3ème position, Gastby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald, pour la beauté de certains passages ;


- En 4ème position, Orgueil et Préjugés de Jane Austen, car même si j'aime énormément ce roman, il s'agissait d'une énième relecture, et non d'une découverte ;


- En 5ème position, Daisy Miller et Washington Square d'Henry James, car même si cet auteur écrit merveilleusement bien, j'ai un peu de mal avec la personnalité qui transparaît de ses écrits.



La prochaine lecture de groupe devrait être plus intéressante encore, puisque Resmiranda nous propose un projet autour de Jane Eyre cette fois. Pour en savoir plus, cliquez sur l'icône correspondant au projet située en haut à gauche.

mercredi 23 juin 2010

Mrs Palfrey, Hôtel Claremont d'Elizabeth Taylor.

J'ai fini de lire Mrs Palfrey, Hôtel Claremont, d'Elizabeth Taylor, dont j'attendais beaucoup, et le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue dans mon attente !

J'avais déjà eu l'occasion de découvrir la plume de cet auteur à travers un texte très court, Hester Lilly, où Elizabeth Taylor déployait déjà un style incisif pour décrire les tourments psychologiques d'un triangle amoureux évoluant dans une bourgade provinciale très british.

Sur une trame bien plus intéressante et infiniment plus développée, Elizabeth Taylor vient confirmer cet indéniable talent pour l'écriture dans Mrs Palfrey, Hôtel Claremont, l'histoire d'une vieille dame, Laura Palfrey, qui s'installe dans une résidence pour personnes âgées.

C'est l'occasion d'une formidable galerie de portraits à la pointe sèche - le personnel de l'hôtel indifférent à ses clients ; Mrs Arbuthnot dont les étincelles de méchanceté s'expliquent en partie par la dégradation de son état, qui va la conduire à l'hospice ; Mrs Burton, toujours habillée en robe de soirée et assez portée sur la bouteille, ; Mrs Post, si timide ; Mr Osmond, le seul homme de la maisonnée, que tous soupçonnent d'être une "tapette", et dont le passe temps favori consiste, quand il n'écoute pas la météo ou n'envoie pas de lettres aux journaux, à raconter des blagues grivoises au serveur, Antonio.

C'est aussi l'occasion pour le lecteur de réfléchir sur ce qu'est la vieillesse, et sur la place que nous accordons aux personnes âgées dans notre société.

L'héroïne, la très attachante Mrs Palfrey, est en effet laissée pour compte par sa famille : sa fille, Elizabeth, ne vit pas à Londres et n'a jamais eu de rapports très affectueux avec elle ; quand à son petit fils, Desmond, qui travaille au British Museum, il la néglige purement et simplement, trop occupé à rédiger un livre sur les sculptures cycladiques.

Un jour cependant, Mrs Palfrey fait la connaissance d'un jeune homme sans le sou, Ludo, qui rêve de devenir écrivain. Pour le remercier d'un service qu'il lui a rendu, elle l'invite à dîner au Claremont et le fait passer pour son neveu, Desmond...

C'est le début d'une amitié extrêmement touchante, à l'image du livre, profondément généreux et humaniste, mais qui pour autant ne cède pas la place à la mièvrerie : si l'on sourit souvent à la lecture, et si l'on est souvent touché, l'auteur, Elizabeth Taylor, ne fait aucune concession, aucun compromis ; elle raconte la vie telle qu'elle est, peint la viellesse sans fard, décrit des personnages souvent veules - comme la snob Mrs de Salis ; la jeune Daisy, dont Ludo tombe amoureux ; et la mère de Ludo, une femme entretenue par le Major, un homme qui a un double foyer.

Difficile de décrire le style de l'auteur tant il lui est propre, mais ce qu'on peut en dire, c'est que la plume d'Elizabeth Taylor est d'une grande sincérité : jamais de pathos, mais beaucoup de justesse, une manière d'écrire sobre et dépouillée, mais non dépourvue d'originalité.

Une belle découverte réalisée grâce à Emjy, qui me donne envie de découvrir l'adaptation de ce livre et de lire d'autres livres de cet auteur.

dimanche 20 juin 2010

Ulysse, de Mario Camerini (1953).

Vu ce week end, une adaptation américano-italienne de L'Odyssée d'Homère.

Voici un extrait qui nous montre Ulysse de retour à Ithaque, après une absence de près de vingt ans :



Sans être un chef d'oeuvre, le film, assez fidèle à l'épopée d'origine, recèle de beaux moments, qu'il s'agisse de l'épisode du cyclope ou des scènes se déroulant sur la mer.

Kirk Douglas incarne un Ulysse à la présence étonnante, et Silvana Mangano, lèvre hautaine, une Circé maléfique et une Pénélope austère.

Une curiosité.

mercredi 16 juin 2010

La Tête en Friche, de Jean Becker.

Vu aujourd'hui au cinéma. Très beau film, à la fois drôle et émouvant.