J'ai fini de lire Les Boucanières la semaine dernière, et même si la fin du livre a suscité en moi quelques réserves, cette lecture m'a enchantée quasiment de bout en bout.
A force de pratiquer un auteur, une sorte de familiarité s'instaure entre lui et le lecteur, qui a l'impression de mieux le connaître, et c'est exactement ce qui s'est passé entre l'auteur des Boucanières et moi.
Ce roman est le dernier écrit par Edith Wharton ; elle y travaillait encore lorsqu'elle décéda en 1937. On publia la version incomplète en 1838, avant que Marion Mainwaring ne se serve des notes et du synopsis de l'auteur pour achever cette oeuvre.
L'oeuvre en question est une fresque se déroulant sur plusieurs années. On suit le destin de jeunes filles issues de familles aisées :
-Conchita Closson, fille d'un divorcé, planteur de café au Brésil, qui se poudre à dix-sept ans, fume des cigarettes en faisant des ronds et promène un caniche cravaté d'un noeud rouge ;
- les deux soeurs Elmsworth ;
- la belle Virginia St. George, et sa soeur cadette, Nan.
Ces Américaines, dont les parents sont devenus riches grâce à Wall Street et à l'industrie américaine, cherchent, à la manière des pirates - d'où le titre - à prendre d'assaut la bonne société américaine, qui se méfie de ces jeunes filles au pedigree douteux.
En désespoir de cause, leur mère, pour leur donner un vernis de respectabilité, les flanque d'une gouvernante anglaise, Miss Testvalley ; or, celle-ci, d'origine italienne, nièce de Dante Gabriel Rossetti, célèbre peintre préraphaëlite, est très intelligente et possède une personnalité exceptionnelle, avec laquelle Nan, la plus jeune fille des St. George, se sent en affinité.
C'est cette gouvernante, parce qu'elle a travaillé pour de grandes familles de l'aristocratie anglaise, qui convaincra les jeunes filles et leurs mères de se rendre en Angleterre pour y chercher un bon parti, ce qu'elles trouveront.
Mais ces mariages d'argent mèneront-ils nos héroïnes au bonheur ?
Avec une plume particulièrement aiguisée, un humour acerbe et plus de tendresse pour ses personnages qu'à l'accoutumée, Edith Wharton réussit l'un de ses meilleurs romans. Les intrigues mises en place par les jeunes filles pour conquérir un mari sont savoureuses, la plus grande liberté de parole des Américaines les rendant d'autant plus séduisantes aux yeux des Anglais, qui vivent dans une société encore très corsetée. Nan et sa gouvernante se révèlent les personnages les plus attachants du livre. Les personnages masculins ne sont pas en reste, même si beaucoup d'entre eux se révèlent particulièrement veules.
Bien qu'étant le dernier roman d'Edith Wharton, celui-ci se révèle résolument optimiste.
Cependant - et c'est le seul bémol à mon enthousiasme : on sent que la fin n'a pas été rédigée par Edith Wharton, car le style en est très très faible (limite roman Harlequin). Le fossé entre le style déployé par Edith Wharton dans les quatre premières parties et la dernière, heureusement plus courte, fait du coup mieux apprécier l'importance de sa manière d'écrire, qui confère à ses romans leur qualité littéraire.
A force de pratiquer un auteur, une sorte de familiarité s'instaure entre lui et le lecteur, qui a l'impression de mieux le connaître, et c'est exactement ce qui s'est passé entre l'auteur des Boucanières et moi.
Ce roman est le dernier écrit par Edith Wharton ; elle y travaillait encore lorsqu'elle décéda en 1937. On publia la version incomplète en 1838, avant que Marion Mainwaring ne se serve des notes et du synopsis de l'auteur pour achever cette oeuvre.
L'oeuvre en question est une fresque se déroulant sur plusieurs années. On suit le destin de jeunes filles issues de familles aisées :
-Conchita Closson, fille d'un divorcé, planteur de café au Brésil, qui se poudre à dix-sept ans, fume des cigarettes en faisant des ronds et promène un caniche cravaté d'un noeud rouge ;
- les deux soeurs Elmsworth ;
- la belle Virginia St. George, et sa soeur cadette, Nan.
Ces Américaines, dont les parents sont devenus riches grâce à Wall Street et à l'industrie américaine, cherchent, à la manière des pirates - d'où le titre - à prendre d'assaut la bonne société américaine, qui se méfie de ces jeunes filles au pedigree douteux.
En désespoir de cause, leur mère, pour leur donner un vernis de respectabilité, les flanque d'une gouvernante anglaise, Miss Testvalley ; or, celle-ci, d'origine italienne, nièce de Dante Gabriel Rossetti, célèbre peintre préraphaëlite, est très intelligente et possède une personnalité exceptionnelle, avec laquelle Nan, la plus jeune fille des St. George, se sent en affinité.
C'est cette gouvernante, parce qu'elle a travaillé pour de grandes familles de l'aristocratie anglaise, qui convaincra les jeunes filles et leurs mères de se rendre en Angleterre pour y chercher un bon parti, ce qu'elles trouveront.
Mais ces mariages d'argent mèneront-ils nos héroïnes au bonheur ?
Avec une plume particulièrement aiguisée, un humour acerbe et plus de tendresse pour ses personnages qu'à l'accoutumée, Edith Wharton réussit l'un de ses meilleurs romans. Les intrigues mises en place par les jeunes filles pour conquérir un mari sont savoureuses, la plus grande liberté de parole des Américaines les rendant d'autant plus séduisantes aux yeux des Anglais, qui vivent dans une société encore très corsetée. Nan et sa gouvernante se révèlent les personnages les plus attachants du livre. Les personnages masculins ne sont pas en reste, même si beaucoup d'entre eux se révèlent particulièrement veules.
Bien qu'étant le dernier roman d'Edith Wharton, celui-ci se révèle résolument optimiste.
Cependant - et c'est le seul bémol à mon enthousiasme : on sent que la fin n'a pas été rédigée par Edith Wharton, car le style en est très très faible (limite roman Harlequin). Le fossé entre le style déployé par Edith Wharton dans les quatre premières parties et la dernière, heureusement plus courte, fait du coup mieux apprécier l'importance de sa manière d'écrire, qui confère à ses romans leur qualité littéraire.
A noter, la réédition récente de ce livre chez Points :
Et l'adaptation de la BBC :