
Du nouveau concernant mes prochaines lectures très vite ! ;)
Coups de coeur littéraires et cinématographiques...
1°) A Dangerous Method, de David Cronenberg.
Sabina Spielrein est une jeune femme souffrant d'hystérie. Elle est alors soignée par le psychanalyste Carl Jung, dont elle devient rapidement la maîtresse. Cette relation se complique fortement lorsque Sabina entre en contact avec un autre psychanalyste, Sigmund Freud.
Un film sur la psychanalyse, pourquoi pas ? L'histoire me paraît un peu simpliste, mais si les acteurs et les dialogues sont bons... Je me demande surtout si Keira Knightley sera un peu moins mauvaise que d'habitude dans ce film. La bande-annonce m'a plutôt agréablement surprise, parce qu'elle s'y révèle plutôt crédible dans un rôle pour le moins inhabituel par rapport à ce qu'elle a pu faire auparavant.
2°) La Taupe, de Tomas Alfredson
Durant la période de la Guerre Froide, un ancien espion, George Smiley (joué par Gary Oldman) est obligé de reprendre du service pour démasquer une taupe soviétique au sein du MI6.
Pour le coup, je suis beaucoup plus emballée par ce film. Adaptation du plus connu des romans d'espionnage de John Le Carré, cette adaptation s'offre un casting de luxe : outre Gary Oldman, on pourra y retrouver Colin Firth, Ciaran Hinds, Mark Strong, et bien d'autres. La bande-annonce semble très prometteuse : le réalisateur a apparemment su recréer l'ambiance de cette époque. La musique y est sans doute pour quelque chose.
3°) Wuthering Heights, d'Andrea Arnold
La réalisatrice n'a laissé filtrer que très peu d'informations sur cette nouvelle adaptation du chef d'oeuvre d'Emily Brontë, et a choisi de s'entourer d'acteurs très peu connus du grand public. L'exercice qui consiste à adapter Les Hauts de Hurlevent pour la énième fois est pour le moins risqué ; espérons cependant que cette réalisation saura se montrer à la hauteur et proposer une vision intéressante et originale du roman.
4°) Poulet aux prunes, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.
Téhéran, 1958. Nasser Ali Khan (Mathieu Amalric)), musicien célèbre, a perdu le goût de vivre. Plus aucun instrument ne semble pouvoir lui redonner l’inspiration depuis que son violon a été brisé. Sa tristesse est d’autant plus forte que son amour de jeunesse, rencontré au coin d’une rue peu après cet incident, ne l’a pas reconnu. Après avoir cherché en vain à remplacer cet instrument reçu autrefois de son maître de musique, Nasser en arrive à la seule conclusion possible : puisque aucun violon ne peut plus lui procurer le plaisir de jouer, il se mettra au lit pour attendre la mort. Il envisage alors toutes les morts possibles : être écrasé par un train, sauter d’une falaise, se tuer d’une balle dans la tête, faire une overdose de médicaments… mais ne trouve aucune de ces issues digne de lui. Après tout, il était le meilleur violoniste de son temps : Nasser Ali Khan.
Enfin, un outsider présenté hors compétition : W.E., réalisé par Madonna. Ce film, qui retrace les amours d'Edward VII avec l'Américaine Wallis Simpson, divorcée américaine pour laquelle il renonça au trône d’Angleterre, surfe aparemment sur le succès du Discours d'un roi. Le nom de la réalisatrice fait un peu peur (jusqu'ici, Madonna n'a jamais vraiment convaincu au cinéma), mais les choix faits pour le casting seraient judicieux.
The shop around the corner met en scène des employés, personnages réels et ordinaires, dont la fragilité et les mesquineries, sont observées avec tendresse et humanité par Lubitsch. Ce film est un véritable bijou : les comédiens sont absolument remarquables par la justesse de leur jeu, et les scènes s'enchaînent parfaitement.
Si vous n'avez pas encore vu ce film, il faut vous le procurer immédiatement : vous ne pourrez pas le regretter !
Mmh... alors très honnêtement, ce troisième opus ne m'a pas beaucoup marquée : ça se lit très agréablement, mais sans plus.
Unity et Diana en Allemagne dans les années 1930
Unity Mitford se comportait en effet comme une véritable groupie vis-à-vis du dictateur, au point que les journaux anglais des années 1930 virent longtemps en elle l'une des maîtresses du maître du IIIème Reich, et Diana divorça de son premier mari pour épouser par la suite Mosley, un représentant politique de l'extrême droite en Grande Bretagne. L'attitude des deux soeurs et de leur mère durant cette période montre l'attirance d'une certaine frange de l'aristocratie anglaise, en perte de vitesse, pour les idéaux du fascisme.
Le livre de Nancy Mitford se veut drôle, et certaines répliques sont très spirituelles, mais l'intrigue est un peu délayée et les personnages du livre ne sont guère sympathiques.
Néanmoins, suite à sa lecture, j'ai eu envie d'en savoir plus sur cette famille assez déjantée, et je me suis plongée dans la biographie des soeurs Mitford par Annick Le Floc'hmoan. J'ai exprimé dans un précédent billet les réserves que j'ai contre ce type d'ouvrage, mais il faut reconnaître que cette journaliste a fait un travail d'investigation très sérieux, et que son livre se lit comme un roman : Au début du XXe siècle, dans la noblesse anglaise encore flamboyante, naissent les célèbres sœurs Mitford. Leur destin sera hors du commun. Nancy, amoureuse de la France et de Gaston Palewski, gaulliste historique, devient une romancière célèbre. Diana brûle pour le fascisme anglais naissant et se compromet auprès de son chef de file ; Unity devient une proche amie de Hitler ; tandis que Jessica, l'avant-dernière de la fratrie, s'engage auprès des jeunes républicains espagnols avant de rejoindre le parti communiste. Seules Pamela et Déborah suivent la voie rêvée par leurs parents, et se marient dans le luxe et le conservatisme. A travers le portrait étonnant de ces femmes passionnées, prises dans les tourments de la crise économique et des deux guerres mondiales, ce document présente une vibrante traversée du siècle.
Où l'on réalise, en fait, que Nancy Mitford, pourtant brillante, élégante et spirituelle, eut une vie sentimentale triste et ratée. Le livre resitue la famille Mitford dans son siècle, et chacune des six soeurs fait l'objet d'un portrait détaillé ; toutes sont attachantes ; toutes présentent un grain de folie plus ou moins développé. Leur père, Lord Redesdale, n'avait-il pas l'habitude de dire : "Je suis normal, ma femme est normale, mais mes filles sont toutes plus folles les unes que les autres" ?
Mais ce livre, pour passionnant qu'il soit, ne remplace pas la lecture de La poursuite de l'amour ; d'ailleurs, sitôt cette biographie refermée, j'ai entrepris de le relire, avec grand bonheur, car ce roman n'a pas pris une ride !
A noter que La Poursuite de l'amour et L'amour dans un climat froid ont fait l'objet d'une adaptation télévisée par la BBC il y a quelques années.
Angel raconte l'histoire d'une jeune fille, qui, comme Emma Bovary, se nourrit de rêves et d'illusions dont le symbole est Paradise House, le domaine des riches aristocrates de sa région. Originaire d'un milieu modeste, rebelle, volontaire et mal élevée, contre toute attente, elle parviendra à vivre de sa plume en vendant des livres où son imagination exubérante met en scène des héroïnes à son image et des messieurs "forts comme des lions et qui pleurent comme des urnes", le tout dans des décors où le kitsch le dispute au ridicule. Incapable de voir le réel tel qu'il est, arrogante, prétentieuse, mais aussi solitaire et pathétique, elle connaîtra le succès, gagnera beaucoup d'argent et tombera amoureuse d'un peintre aristocrate, avant de connaître la déchéance.
Elizabeth Taylor se serait inspirée d'un écrivain adulé à l'époque de la reine Victoria, Marie Corelli, pour peindre cette héroïne capricieuse et insupportable ; grâce à sa plume fine, ironique et cruelle, elle parvient à nous la rendre terriblement émouvante, ce qui n'est pas un mince tour de force. A lire ce livre, on comprend que François Ozon s'y soit intéressé (la manière dont sont décrites les tenues de l'héroïne ne pouvait laisser indifférent un cinéaste de la couleur). Angel - qui aurait pu aussi s'appeler "Paradise House" est un livre que je recommande chaleureusement ; c'est un livre qui ne peut laisser indifférent. A signaler, la très belle préface de Diane Margerie, dont l'analyse est toujours aussi fine.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, les critiques que j'avais lues étaient plutôt élogieuses, mais la bande-annonce ne m'avait pas complètement convaincue. Et pour finir, j'ai trouvé ce thriller qui se déroule à Mouthe, la ville la plus froide du Jura, extrêmement drôle, cocasse et original.
L'histoire ? Un écrivain de polars à la James Ellroy enquête sur le suicide d'une Miss Météo francomtoise qui avait tendance à s'identifier à Marilyn Monroe. Très vite, il suspecte un meurtre maquillé en suicide... Malgré le peu de moyens, le film est très bien filmé (tous les détails ont du sens) et surprend par un ton et un humour résolument originaux ; en outre, les comédiens sont excellents, y compris les seconds rôles, qu'il s'agisse de la tenancière de l'hôtel habillée en gothique, ou de la coiffeuse locale, toujours vêtue de manière exotique... c'est en outre un très beau portrait de femme qu'il nous est donné de découvrir là, avec une réflexion toujours d'actualité sur la soif de célébrité et ses désagréments.