vendredi 19 août 2011

Papotage n°1





Les livres que l'on lit et les films que l'on voit ne méritent pas forcément un billet à part entière (surtout quand, comme moi, on a un retard phénoménal dans la mise à jour de son blog) : je reprends donc une idée de Céline, du Blog Bleu, pour évoquer rapidement les livres que j'ai lus et les films que j'ai vus dernièrement.

Lu dernièrement :

- Ivanhoé à la rescousse, de Thackeray. J'aime beaucoup cet auteur, mais ce petit livre qui parodie l'oeuvre de Walter Scott m'a paru assez anodin.

- Le secret de Lady Audley, de Mary Elizabeth Braddon. Une lecture pas désagréable, si l'on aime les romans-feuilletons qui se déroulent à l'époque victorienne. A consommer avec modération cependant : certes, on ne s'ennuie pas, mais certaines péripéties sont prévisibles, et le système des personnages souvent manichéen.

- Derrière le masque, de Louisa May Alcott. Intéressant en ce qu'il permet de découvrir une autre facette de cet auteur. Le livre met en scène une gouvernante intelligente, immorale et manipulatrice, servie par ses talents de comédienne. Pas un grand roman cependant : on sent que l'auteur a trop peu d'expérience de la vie pour insuffler le souffle nécessaire à une grande histoire. Un roman bien écrit cependant.

- La fin d'une liaison, de Graham Greene. Première incursion de ma part chez cet auteur, avec un roman popularisé par l'adaptation cinématographique récente. Le titre est cependant trompeur : il s'agit moins d'un roman d'amour que du récit d'une quête spirituelle. Les personnages sont à la recherche de Dieu, le tout dans le contexte des années 1950. Moins tourmenté que Bernanos, mais superbement écrit cependant, sur un thème rien moins que facile.

- L'auberge de la Jamaïque, de Daphné du Maurier. Quand on ne sait pas quoi lire, on se dit qu'en tant qu'auteur, Daphné du Maurier ne saurait complètement nous décevoir. Agréablement surprise par ce roman, dont je n'avais pas toujours entendu dire grand bien.

Cette histoire de pirates est tout bonnement très prenante ; j'avais vu le film de Hitchock il y a quelques années, mais les deux intrigues sont sensiblement différentes. L'héroïne, Mary Yellan, est une femme forte ; par dessus tout, il y a ces magnifiques descriptions de paysage qui ne peuvent pas ne pas faire songer aux Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë.

Quelques faiblesses cependant - le personnage du méchant ne m'a pas complètement convaincue, on a du mal à comprendre ces motivations. Il y a quelque chose d'immature dans ce roman, mais c'est aussi ce qui en fait le charme. Le côté enfantin de l'héroïne permet le déferlement d'une certaine violence.

Vu en dvd :

- Elle et Lui, de Leo MacCarey. Vu ce film en urgence, histoire d'honorer mon challenge "Un printemps avec Cary Grant". C'est le genre de film dont je repousse sans arrêt le visionnage, à cause de sa dimension mélodramatique. J'anticipe l'effet qu'il peut produire sur moi - un gros coup de blues si le film est efficace, une irritation difficile à réprimer si le film est mauvais. Au final, j'ai beaucoup aimé. C'est une belle histoire, que Leo Maccarey prend le temps de filmer, avec deux comédiens merveilleux, Cary Grant et Deborah Kerr, tout en justesse et en sensibilité.

La première partie du film débute sur le mode de la comédie ; la seconde partie du film est plus mélancolique, mais très touchante. On est dans la plus pure tradition mélodramatique, mais jamais dans le tire-larmes. Au fur et à mesure que l'intrigue se déroule, les personnages gagnent en profondeur et en intensité... La mémoire et la religion jouent un rôle à la fois discret et prépondérant dans le film, grâce entre autres au personnage de la grand mère de Cary Grant. La dernière scène est magnifique.

- Le grand alibi, d'Afred Hitchcock. Pas un chef d'oeuvre, mais un très bon film d'Hitchcock quand même. Bien aimé le jeu de Jane Wyman que je ne connaissais pas, l'aspect gentiment vaudevillesque de certaines scènes et le jeu des acteurs qui jouent les parents de l'héroïne du film. Outre ces qualités, l'intrigue policière m'a paru bonne (je me suis fait complètement avoir par le flash-back initial), les acteurs sont bons et certaines scènes sont de vrais petit bijoux d'humour, mais Marlène Dietrich n'a pas un rôle très intéressant - c'est simple, elle m'a paru la caricature d'elle-même, dans cet enième rôle de femme fatale. Un film à voir cependant, car on passe un très bon moment, et les scènes où il y a des taches de sang annoncent d'autres films du maître.



- Le procès Paradine, du même réalisateur. Un avocat est chargé de défendre une femme accusée d'avoir tué son mari. Il tombe peu à peu amoureux d'elle. Une intrigue prometteuse pour un film décevant. On peine à retrouver la patte du grand Hitchcock dans ce film. Gregory Peck semble peu à l'aise dans le rôle de l'avocat, et Ann Todd est assez quelconque. Seuls la très belle Alida Valli dans le rôle de Mrs Paradine et Louis Jourdan dans le rôle du valet d'écurie parviennent à insuffler au film une dimension tragique. A noter, la présence de Charles Laughton et d'Ethel Barrymore au casting.

2 commentaires:

  1. Tu as été très occupée du coup! et je partage ton avis pour Lady Audley.

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  2. Oh, tu sais, c'est toutes mes chroniques du mois de juin et juillet que je viens de "résumer" en un seul billet...

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