J'ai terminé de lire Une place à prendre la semaine dernière,
et je ressors de ma lecture avec un avis très mitigé.
Dès les premières pages, la mort brutale de Barry Fearbrother, un conseiller paroissal, nous plonge dans la vie quotidienne des habitants de Pagford, une petite bourgade comme il en existe des milliers en Angleterre. La mort de ce conseiller laisse une place vacante au conseil, qui est déchiré entre d'un côté les défenseurs de la tranquilité de Pagford, et de l'autre, ceux qui militent pour conserver dans la commune la cité des Champs, une zone où se trouvent des HLM et une clinique de désintoxication. La mort de Barry, fervent défenseur des Champs, pourrait définitivement faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, et la bataille est donc rude pour occuper ce siège tant désiré.
Mais au-delà de cette lutte électorale, ce sont surtout les différents habitants de Pagford et des Champs que nous apprenons à connaître - une bonne quinzaine au total, et même si au départ il n'est pas forcément facile de s'y retrouver, on comprend vite qu'ils sont tous liés. Le lecteur côtoie alors des adolescents qui méprisent leurs parents, et des adultes tous plus médiocres les uns que les autres, n'hésitant pas à se poignarder mutuellement dans le dos pour servir leurs intérêts. J.K. Rowling dépeint de manière satirique une humanité égoïste, mesquine et hypocrite.
Le problème, c'est qu'à force de faire la liste, à travers ses personnages, de tous les maux dont souffre la société, J.K. Rowling finit par enfermer son microcosme dans quelque chose de complètement stéréotypé et caricatural. En effet, tous les couples sont dysfonctionnels, les vieux sont méchants, les riches sont méprisables, les pères sont pédophiles / voleurs / menteurs / violents ; les mères sont nymphomanes / droguées ; les ados se droguent / regardent du porno / se font des scarifications / se font violer... bref, tout y passe, et l'auteur ne nous fait grâce d'aucune réalité sordide, le tout en faisant adopter à ses personnages un langage souvent cru et vulgaire. Au milieu de cet océan de grisaille, émerge, parfois, une toute petite lueur d'espoir. Assez rapidement mise à mal par un dénouement inutilement mélodramatique et appuyé.
En somme, ce livre est intéressant à lire dans la mesure où J.K. Rowling sait camper un univers, s'aventure sur un terrain où on ne l'attend pas, et décrit avec acuité ses personnages, mais peut également être jugé long, lourd, et surtout mettre le lecteur très mal à l'aise.
J'ai lu sur ce livre l'avis d'une lectrice qui disait que le roman de J.K. Rowling lui avait fait l'effet que ressent tout quidam lorsqu'il assiste à un accident de voiture : il ne peut s'empêcher d'y jeter un coup d'oeil alors qu'il sait qu'il risque de voir des choses particulièrement morbides.
C'est exactement ce que j'ai resenti à la lecture d'Une place à prendre.
Dès les premières pages, la mort brutale de Barry Fearbrother, un conseiller paroissal, nous plonge dans la vie quotidienne des habitants de Pagford, une petite bourgade comme il en existe des milliers en Angleterre. La mort de ce conseiller laisse une place vacante au conseil, qui est déchiré entre d'un côté les défenseurs de la tranquilité de Pagford, et de l'autre, ceux qui militent pour conserver dans la commune la cité des Champs, une zone où se trouvent des HLM et une clinique de désintoxication. La mort de Barry, fervent défenseur des Champs, pourrait définitivement faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, et la bataille est donc rude pour occuper ce siège tant désiré.
Mais au-delà de cette lutte électorale, ce sont surtout les différents habitants de Pagford et des Champs que nous apprenons à connaître - une bonne quinzaine au total, et même si au départ il n'est pas forcément facile de s'y retrouver, on comprend vite qu'ils sont tous liés. Le lecteur côtoie alors des adolescents qui méprisent leurs parents, et des adultes tous plus médiocres les uns que les autres, n'hésitant pas à se poignarder mutuellement dans le dos pour servir leurs intérêts. J.K. Rowling dépeint de manière satirique une humanité égoïste, mesquine et hypocrite.
Le problème, c'est qu'à force de faire la liste, à travers ses personnages, de tous les maux dont souffre la société, J.K. Rowling finit par enfermer son microcosme dans quelque chose de complètement stéréotypé et caricatural. En effet, tous les couples sont dysfonctionnels, les vieux sont méchants, les riches sont méprisables, les pères sont pédophiles / voleurs / menteurs / violents ; les mères sont nymphomanes / droguées ; les ados se droguent / regardent du porno / se font des scarifications / se font violer... bref, tout y passe, et l'auteur ne nous fait grâce d'aucune réalité sordide, le tout en faisant adopter à ses personnages un langage souvent cru et vulgaire. Au milieu de cet océan de grisaille, émerge, parfois, une toute petite lueur d'espoir. Assez rapidement mise à mal par un dénouement inutilement mélodramatique et appuyé.
En somme, ce livre est intéressant à lire dans la mesure où J.K. Rowling sait camper un univers, s'aventure sur un terrain où on ne l'attend pas, et décrit avec acuité ses personnages, mais peut également être jugé long, lourd, et surtout mettre le lecteur très mal à l'aise.
J'ai lu sur ce livre l'avis d'une lectrice qui disait que le roman de J.K. Rowling lui avait fait l'effet que ressent tout quidam lorsqu'il assiste à un accident de voiture : il ne peut s'empêcher d'y jeter un coup d'oeil alors qu'il sait qu'il risque de voir des choses particulièrement morbides.
C'est exactement ce que j'ai resenti à la lecture d'Une place à prendre.
Livre lu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2012, opération organisée par le site de Priceminister. ;)
Note attribuée au livre : 12/20
Lien vers la fiche produit :
http://www.priceminister.com/offer/buy/171949684/une-place-a-prendre-parution-le-28-09-2012-de-j-k-rowling.html
http://www.priceminister.com/offer/buy/171949684/une-place-a-prendre-parution-le-28-09-2012-de-j-k-rowling.html
Ce livre, depuis que sa sortie a été annoncée, je suis impatiente de l'avoir entre les mains. J'avais bien compris qu'il était loin de l'univers d'Harry Potter, mais je dois avouer que lorsque je lis ton avis, je n'ai plus du tout envie de le lire... La morbidité et la glauquerie, gratuites, je passe mon chemin. Quand je lis, j'ai envie de rêver, de e laisser happer par l'univers créé par l'auteur, pas d'avoir l'impression de lire la rubrique faits divers du journal...
RépondreSupprimerMerci en tous cas pour cette review, cela va m'éviter une grosse déception, il me semble. Peut être que, plus tard, je le lirai quand même, quand je n'aurai plus peur de ressortir chamboulée et mal à l'aise d'une lecture...
(et merci à Whoopsie Daisy, forum grâce auquel j'ai découvert ton blog génial!)
Merci pour ton gentil commentaire, Sophie. ;)
RépondreSupprimer12/20... Je le lirai si j'en ai le temps...
RépondreSupprimerje savais que c'était différent de harry mais là franchement ça me déconcerte et je ne lirai pas ce livre !
RépondreSupprimerNéanmoins j'attends celui d'après, elle fera sans doute mieux !