vendredi 24 décembre 2010

Christmas is all around...

Ce billet simplement pour souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année à ceux qui passeraient par là. ;)

mardi 21 décembre 2010

Challenge Three Christie for Christmas

J'aime beaucoup Agatha Christie, que j'ai redécouverte il y a quelques années par le biais de deux de ses écrits autobiographiques, que je vous recommande car ils font apparaître la Duchesse du crime sous un jour très humain et très chaleureux :

La lecture de ces deux livres m'a incitée à relire toute son oeuvre policière, avec une vision plus chronologique de ses livres, et une meilleure appréciation de ce mélange d'esprit victorien et d'humour qui constitue sa marque de fabrique.

Et comme la passion qu'on éprouve pour un auteur ne demande qu'à être transmise, c'est assez naturellement que m'est venue l'idée de proposer le challenge "Three Christie for Christmas" sur Whoopsy Daisy, auquel je ne pouvais pas faire moins que de m'inscrire...

Il s'agissait de (re)lire trois livres de cet auteur, le premier mettant en scène Hercule Poirot, le second Miss Marple, et le troisième un autre détective que ceux susmentionnés, ou un livre publié sous le pseudonyme de Mary Westmacott.

Ce qui dans mon cas donnait la liste suivante :

C'est le plus long et, sans nul doute, le plus accompli des romans policiers de Christie qui, lorsqu'elle le portera à la scène en 1951, le débarrassera de la personnalité encombrante de Poirot. Le décor de la propriété de Sir Henry et Lady Lucy Angkatell est déjà celui d'une pièce de théâtre, où se joue un authentique drame shakespearien. Le Vallon, oeuvre maîtresse, dépasse largement les limites du genre.

Pourquoi est-ce que j'aime tant ce roman, l'un de mes préférés de la Duchesse du crime avec Cinq petits cochons ? Sans doute parce qu'Agatha Christie va très loin dans l'analyse psychologique des personnages de ce livre, en particulier lorsqu'elle dresse le portrait de l'épouse du mort et celui de sa maîtresse, sans doute aussi parce qu'elle formule mieux que personne ce que ressent l'artiste lorsqu'il créée une oeuvre, sans doute enfin parce que la composition de l'intrigue est parfaite, et les personnages secondaires savoureux.



Dans son Autobiographie, Agatha prétend ne se souvenir ni de l'époque exacte, ni du lieu où elle écrivit ce roman, pourtant l'un de ses meilleurs. Les premiers lecteurs de cette oeuvre qui marquait l'entrée en scène de Jane Marple purent découvrir un plan précis du petit village de St Mary Mead, devenu depuis l'archétype du théâtre du mystère campagnard... La personnalité victorienne de l'héroïne, cancanière et moraliste, mais surtout douée d'un sens de l'observation redoutable, submerge cette fiction qui fait date.

Peut-être pas mon préféré parmi les romans d'Agatha Christie, mais sans conteste un de ceux que j'apprécie le plus, pour sa description humoristique des moeurs et des travers des habitants d'un petit village typiquement anglais...



Joan Scudamore, l'héroïne de ce récit, est une femme parfaite et consciente de l'être. Jusqu'au jour où, désœuvrée, obligée d'attendre en plein désert le train qui la ramènera dans son douillet petit nid anglais, elle commence à remuer des souvenirs, à évoquer son mari, ses trois enfants... Détective lancée sur la piste de sa propre vie passée, elle rassemble, petit à petit, toutes les pièces du puzzle : une parole, un geste de l'un de ses proches et un portrait se dessine, inattendu, horrible-le sien...

Ce roman n'est pas un chef d'oeuvre, mais il est assurément troublant dans sa description d'une femme qui croyait avoir raison sur tout, et qui se prend d'un coup à douter de l'affection de son époux et de ses proches.

Et pour compléter ce panorama, je ne peux que vous recommander l'excellent livre de recettes de François Rivière et Anne Martinetti, un très bel ouvrage qui propose des recettes de cuisine établies à partir des romans d'Agatha Christie :


lundi 20 décembre 2010

The King's Speech, de Tom Hopper (2011).


The King's speech est le titre du prochain film avec Colin Firth. Prévu pour une sortie française en février 2011 et réalisé par Tom Hopper (The Damned United, John Adams, Elizabeth I, Daniel Deronda, etc), il mettra en scène l'acteur anglais dans le rôle du roi George VI.


The King's speech nous raconte l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Élisabeth. Celui-ci va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l’abdication de son frère Édouard VII. D'apparence fragile, incapable de s'exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI affrontera son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et surmontera ses peurs grâce à un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles (Geoffrey Rush). Sa voix retrouvée, il réussira à convaincre le peuple anglais de déclarer la guerre à Hitler.


Au casting, on retrouve Guy Pearce dans le rôle d'Edward VIII, Michael Gambon dans celui de George V, Timothy Spall dans celui de Winston Churchill, Derek Jacobi, etc. Le film marque aussi les retrouvailles d'un couple emblématique, puisque Jennifer Ehle y tient également un rôle, celui de l'épouse de Lionel Logue.

Le film est très attendu ; il arrive en tête des nominations cinématographiques aux Golden Globes, toutes catégories confondues, avec sept citations.

La bande-annonce :

Alors, tentés ? ;)

dimanche 19 décembre 2010

Tag des 15 auteurs.

Céline du Blog Bleu m'a taggée le lundi 8 novembre (c'est-à-dire il y a quarante jours exactement, ce qui, je crois, se passe de commentaire...), et je prends enfin le temps d'y répondre.


Voici le principe de ce tag :

Ne prenez pas trop de temps pour y penser. 15 auteurs (incluant les poètes), qui vous ont influencé et que vous garderez toujours dans votre cœur. Listez les 15 premiers dont vous vous souvenez en moins de 15 minutes. Taguez 15 amis et amusez-vous surtout !

Ces 15 auteurs, les voici classés dans l'ordre chronologique où je les ai découverts, avec un petit mot pour expliquer pourquoi ils m'ont marquée :



- Le premier d'entre eux : Racine, dont je lisais les pièces, petite, sans me douter le moins du monde qu'il s'agissait d'un grand classique. C'est écrit dans un style tellement pur... Ma pièce préférée ? Sans doute Phèdre, mais j'aime aussi beaucoup Andromaque, Britannicus, et Bajazet.

- Madame de Lafayette, pour La Princesse de Clèves, qui décrit avec tant de finesse et de subtilité les tourments d'une héroïne en tout point parfaite.

- Choderlos de Laclos, pour la noirceur de la mécanique impitoyable qu'il met en oeuvre dans Les Liaisons Dangereuses, et pour le brillant de son style.

- Homère, pour la façon à la fois unique et universelle dont il décrit l'humanité et la vie. Quand je relis Homère, j'ai l'impression de replonger en enfance, et en même temps de comprendre le sens caché de l'existence...

- Charlotte Brontë, que j'ai découvert à l'adolescence, et que j'admire pour son courage et son indépendance d'esprit.



- Emily Brontë, pour Les Hauts de Hurlevent, diamant brut, oeuvre unique et profondément originale, dont la violence ne peut trouver d'équivalent que chez Shakespeare.

- Daphné du Maurier, pour Rebecca et les questions morales que ce roman pose (même si à la relecture de ce roman, j'ai été déçue par l'héroïne, à laquelle je suis à présent incapable de m'identifier).

- Balzac, pour avoir été le premier à parler de la société telle qu'elle était, et pour le monde qu'il a su créer ; de lui, j'apprécie particulièrement La cousine Bette et Splendeurs et misères des courtisanes.

- Emile Zola, découvert vers l'age de 14-15 ans, auteur souvent mesestimé ; ses écrits montrent qu'il a eu la préscience de la psychanalyse, et sa manière de décrire est quasiment cinématographique. De lui, j'aime beaucoup La Curée, L'Argent, Nana... les romans plus "zoliens" comme L'assommoir ou Germinal me touchent moins, même si j'admire leur souffle épique.

- Stendhal, pour Le Rouge et le Noir, roman ironique, profond et brillant, et La Chartreuse de Parme, peut-être le seul roman où un auteur ait su parler du bonheur sans être ennuyeux.




- Gustave Flaubert, pour la manière dont il a écrit Madame Bovary (chaque phrase est merveilleusement ciselée) ; dans ce roman, son ironie, sa vision cruelle de la vie et son sens de la couleur sont inoubliables. A côté, L'Education sentimentale paraît tellement terne et presque monochrome...

- Marcel Proust, découvert vers l'age de 18 ans, et dont l'oeuvre s'est révélé un véritable enchantement ; j'aime la description qu'il fait de Combray, la manière dont il parle de choses que personne n'avait véritablement réussi à formuler avant lui, la manière dont il se moque des snobs et décrit les tourments de la passion amoureuse.

- Jane Austen, découvert vers l'age de 22 ans ; j'aime son bon sens, son ironie et son esprit subversif, l'esprit qu'elle déploie dans Orgueil et Préjugés, et la mélancolie subtile qui imprègne Persuasion, son dernier roman.

- Nancy Mitford, pour son esprit caustique et brillant ;

- J.K. Rowling, pour sa capacité à décrire un univers à la fois drôle et enchanteur.

Et je tagge tous ceux qui liront ce billet et auront envie de répondre à ce questionnaire. ;)

mardi 7 décembre 2010

Cléopâtre, de Joseph Mankiewicz (1963).

J'ai disparu de la blogosphère pendant 15 jours, mais me revoilà, avec de nouveau un long billet sur ce film pour le moins monumental. ;)

Ce peplum faillit plonger le studio de cinéma qui le produisit dans un gouffre financier, et son tournage se révéla aussi rocambolesque et épique que l'histoire qu'il met en scène, entre les problèmes rencontrés dans les studios de Londres - la pluie oblige les peintres à repeindre les décors tous les jours, et Elizabeth Taylor tombe malade - et ceux rencontrés en Italie - la liaison entre Elizabeth Taylor et Richard Burton déclenche un énorme scandale.

Le film faisait au départ 6 heures, avant d'être ramené à 4 heures, puis à deux. Des bobines ont été perdues, mais on peut aujourd'hui voir la version de 4 heures en dvd (pour l'anecdote, c'est à Londres que fut projetée la version de 2 heures, et Elizabeth Taylor, invitée à la première, fut obligée de sortir pour aller vomir aux toilettes, tant cette version lui parut tronquée et misérable ; elle avait l'impression que toutes les scènes où elle se jugeait bonne étaient passées à la poubelle).



Première partie :

En 48 avant Jésus-Christ, l'Empire Romain et l'Égypte sont secoués par deux crises parallèles ; d'une part, la guerre civile au cours de laquelle César (Rex Harrison) est victorieux de Pompée ; d'autre part, Ptolémée et Cléopâtre (Elizabeth Taylor), tous deux héritiers régnants, se disputent la couronne.

César qui a intérêt à ce que l'Égypte soit prospère, va mettre de l'ordre à Alexandrie. Cléopâtre le séduit. Il la met sur le trône et repart à Rome. Elle le rejoint deux ans plus tard. Et c'est la conspiration contre César et son assassinat par Brutus (Kenneth Haigh) lors des Ides de Mars. La reine d'Égypte regagne alors son pays.




Cette partie est intéressante, parce qu'elle permet l'introduction du personnage de Cléopâtre, qui parvient à entrer dans le palais d'Alexandrie enroulée dans un tapis. Elle est présentée à César, ce qui nous vaut un joyeux marivaudage. Le réalisateur et scénariste, Mankiewicz (qui tournait le film le jour et écrivait le scénario la nuit, ce qui était tellement épuisant qu'à la fin il fallait lui faire des piqûres pour qu'il tienne le coup) s'est inspiré des données historiques, de la pièce Jules César de Shakespeare, mais aussi d'une pièce de George Bernard Shaw. Les répliques sont savoureuses, et c'est dans cette partie du film que se trouve la scène la plus spectaculaire, l'entrée de Cléopâtre à Rome (bon, évidemment, ça rend mieux en dvd ) :



Une scène qui sera parodiée par Uderzo et Goscinny...



En réalité, cette scène relève de la pure fiction ; si Cléopâtre a bien séjourné à Rome, elle n'y a pas fait une entrée spectaculaire, mais la scène illustre son habileté politique : elle parvient à rallier le peuple à sa cause. Malheureusement, Rome n'est pas prête à adopter ses rêves de grandeur et à accepter Jules César pour roi, c'est pourquoi il est assassiné. Le film bascule dans la tragédie.

*

Deuxième partie :

Deux ans après, les meurtriers de César sont tous tombés sous les coups de Marc-Antoine (Richard Burton) le vengeur, qui gouverne maintenant en triumvirat avec Lépide et Octave (Roddy McDowall). Mais ce dernier n'aime pas Marc-Antoine et lorsque celui-ci, parti à son tour en Égypte, épouse Cléopâtre, il dresse Rome contre Alexandrie. Et c'est la bataille d'Actium où Marc-Antoine, après avoir abandonné la flotte écrasée, fuit pour rejoindre Cléopâtre. Il est déshonoré et abandonné par ses soldats lorsqu'il veut livrer bataille à Octave, en Égypte. L'ennemi refusant de le tuer en soldat, il se suicide avec Cléopâtre.




La deuxième partie du film est beaucoup plus dynamique que la première : Rex Harrison campait un César ironique et vieillissant ; Marc-Antoine, incarné par Richard Burton, a une personnalité bien différente. Fou amoureux d'Elizabeth Taylor, et réciproquement, cette alchimie exceptionnelle se ressent dans le film, qui du coup devient beaucoup moins statique. La relation entre Cléopâtre et Marc-Antoine est électrique ; à nouveau, des scènes spectaculaires (la bataille navale d'Actium) et une fin extrêmement noble et poignante des deux protagonistes. Le scénario est fidèle à l'histoire antique et à ce que raconte Plutarque ; Mankiewicz s'est également servi de la pièce de Shakespeare, Antoine et Cléopâtre. Je dirais que la dernière heure du film est sans doute la meilleure, car le reste souffre d'un caractère un peu trop théâtral et de quelques longueurs.

Malgré tout, cela reste un bon film, comme on n'en fera sans doute plus jamais, avec des décors et des figurants très nombreux, et un projet très ambitieux. Les trois acteurs principaux sont bons, mention spéciale à quelques rôles secondaires, Martin Landau dans le rôle de Ruffio, le second de César, et Roddy McDowall dans le rôle d'Octave, qui a droit à une scène à la fin, où il est magnifique.



En somme, un film assez fascinant.