"La beauté sauvera le monde" : cette phrase, à la fois très belle et très mystérieuse, Dostoïevski la met dans la bouche du personnage principal de son roman, le prince Mychkine, un être dont la bonté confine à la naïveté et à l'idiotie.
Après avoir passé sa jeunesse en Suisse dans un sanatorium pour soigner son épilepsie (maladie dont était également atteint Dostoïevski) , le prince Mychkine retourne en Russie, sans sou ni attache, mais avec un certificat de noblesse en poche. Amené à frayer avec les membres de la noblesse russe, il se rend à la soirée d'anniversaire de Nastassia Filippovna, une femme perdue que Rogojine, un jeune marchand complètement ivre, se propose d'acheter contre une forte somme d'argent. Le prince perçoit le désespoir de Nastassia Filippovna, en tombe maladivement amoureux, et lui propose de l'épouser, mais après avoir accepté son offre, elle s'enfuit avec Rogojine. C'est le point de départ d'une intrigue aux mutiples rebondissements...
Difficile de rendre compte de ce roman qu'on peut néanmoins qualifier de mystique, dans la mesure où l'on peut reconnaître la figure du Christ derrière le personnage principal. Un tableau de Holbein pose d'ailleurs la question de la foi religieuse : peut-on encore croire en Dieu lorsqu'on a vu ce Christ mort d'un réalisme terrifiant ?
Dans ce livre à la fois drôle et tragique, Dostoïveski pose les questions qui lui tiennent à coeur, qu'elles soient littéraires, sociales, psychologiques, politiques et religieuses, sans jamais tomber dans la lourdeur. Les personnages qui gravitent autour du prince sont tout à fait intéressants, car, hommes ou femmes, ils sont extrêmement complexes. A leur profondeur psychologique s'allient des péripéties difficilement prévisibles qui font qu'on ne s'ennuie jamais à la lecture !
C'est mon Dostoïevski préféré ! C'est très drôle, j'en ai mis un extrait samedi dernier pour un rendez-vous mensuel sur mon blog : partager chaque mois un extrait (jusque là tout va bien) mais surtout faire participer les lecteurs pour qu'ils me soumettent leur extraits et écrivent leur article sur mon blog.
RépondreSupprimerLe Prince est un personnage passionnant, très étrange comme tous ceux qui le côtoient et comme beaucoup des personnages de l'auteur. ^^
C'est un roman d'une grande beauté. Mais la citation (peut-être a plus célèbre) est surement assez ironique : en tout cas, souvent la beauté des sentiments et des intentions sont souvent mis en échec surtout dans ce livre.
J'avais adoré Crime et Châtiments mais le joueur m'a laissé complètement indifférent ! Je verrai bien pour celui-là.
RépondreSupprimer@ maggie : je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout de "Crime et Châtiment" ; je m'y remettrai sans doute un jour. ;)
RépondreSupprimer@ Alexandra : si tu veux, je peux te faire un billet à partir d'un extrait de "Jane Eyre", mais peut-être pas pour tout de suite.
Sinon, au sujet de Dostoïevski, tu penses vraiment que la morale est aussi désespérée ?