mercredi 13 octobre 2010

Quo Vadis, d'Henryk Sienkiewicz et Mervyn LeRoy.


Henryk Sienkiewicz est un auteur polonais qui vécut au XIXème siècle et s'illustra dans le genre historique. Son roman le plus connu, Quo vadis ("Où vas-tu ?" en latin) lui valut le Prix Nobel de littérature en 1905.



Rome, 64 ap. J.-C. Vinicius est amoureux ! La belle Lygie a conquis son cœur. Mais celle-ci est chrétienne ! Comme tous les adeptes de sa religion, elle doit vivre dans les Catacombes... et subir les persécutions de l'Empereur Néron ! Lygie doit mourir ! Pour la sauver, le jeune patricien osera-t-il affronter la colère des Romains ?

J'ai redécouvert récemment ce roman dans une version abrégée, alors que plus jeune je l'avais lu dans son intégralité : j'en avais gardé un excellent souvenir, et j'avais un peu peur qu'une relecture adulte ne ternisse ce sentiment. Même si certains aspects du livre - l'intrigue sentimentale et le côté militant de l'auteur, un catholique polonais convaincu - m'ont parfois fait sourire, je me suis laissée prendre au charme de ce roman historique qui met en scène l'Antiquité avec brio et réussi à nous la rendre particulièrement vivante. Henryk Sienkiewicz n'a rien à renier à Dumas, et sa description d'une Rome qui amorce sa décadence est tout bonnement bluffante. Néron, Poppée, Pétrone, Tigelin, tous les personnages décrits par Tacite apparaissent sous nos yeux, criants de vérité, et les apôtres Pierre et Paul nous sont dépeints comme des géants à leur mesure. Le mode de vie des Romains, la description de la vie à la cour, l'incendie de Rome, et les Chrétiens livrés aux lions pour assouvir le mécontentement du peuple qui les considère comme à l'origine de l'incendie constituent des scènes d'anthologie au milieu d'une intrigue riche en rebondissements.



L'adaptation cinématographique qui date de 1951, se trouvait en haut de ma pile de dvds à voir : j'ai pris le temps de voir le film ce week-end, et wow ! Ce peplum est tout bonnement époustouflant ! Depuis plusieurs années, je m'intéresse de près à ce genre cinématographique très particulier, méprisé par la critique, adulé par le public. Quo vadis, sans atteindre au chef d'oeuvre, est sans doute l'un des meilleurs que j'aie jamais vus. Cette oeuvre colle au plus près de l'oeuvre d'Henry Sienkiewicz en s'autorisant quelques libertés bienvenues : avec un scénario de départ aussi génial, le film partait sur de bonnes bases.



Robert Taylor incarne à merveille le soldat romain violent et brutal, et Déborah Kerr, qui joue le rôle difficile de la jeune chrétienne, parvient à lui donner beaucoup de présence ; leur couple semble plus crédible à l'écran que dans le livre, et les tourments de l'un et de l'autre nous les rendent attachants - les deux personnages vivent symbolisent en effet le conflit entre les valeurs païennes et les valeurs chrétiennes, Vinicius ayant du mal à renoncer aux premières pour adopter les secondes, et Lygie peinant à concilier son amour et sa foi, alors qu'elle est très attirée par Vinicius.

Mais le film n'aurait que peu d'intérêt sans la présence de personnages secondaires qui sont au moins aussi importants que les personnages principaux, comme :

- Pétrone, joué par Leo Genn, qui incarne "l'arbitre des élégances", homme de cour brillant qui aime à jouer avec le feu avec Néron, ne se privant pas de l'abreuver de sarcasmes tout en maniant habilement la flatterie.

Ce personnage incarne ce que l'Empire romain a produit de meilleur, un goût éclairé pour la politique et les arts malheureusement contrebalancé par une paresse rare.



- la serpentine et venimeuse Poppée, jouée par Patricia Laffan, qui manipule Néron et les hommes à sa guise, tout en faisant preuve d'une cruauté extrême ;

- Néron lui-même, joué par Peter Ustinov, qui oscille entre cabotinage et talent : son Néron est plus vrai que nature : ses ridicules font rire, sa folie fait peur, et sa solitude extrême fait pitié. Il a à la fois quelque chose de grand et d'enfantin, une dimension sublime et dérisoire.

Le film joue à la fois sur la dimension intime et spectaculaire, ce qui nous vaut de beaux moments de débats intérieurs, mais aussi des scènes de foules qui sont l'une des grandes réussites du film, puisque malgré quelques trucages, ce sont des milliers de figurants que nous apercevons à l'écran, lors du triomphe de Vinicius au début du film, mais aussi lors de l'incendie de Rome et lors des jeux du cirque où les Chrétiens sont jetés en pâture, Néron leur faisant porter la responsabilité de la catastrophe, et enfin lors de la scène finale, lorsque la foule envahit le palais pour assassiner Néron.



Le film n'omet pas la dimension religieuse, et même si esthétiquement, les scènes qui mettent en scène les Chrétiens ne sont pas toutes des plus réussies, elles font forte impression sur le spectateur, à cause du message délivré : un message de paix et d'amour au milieu d'un monde où la violence et la barbarie font partie du quotidien.

Réalisé en 1950, Quo Vadis eut une genèse compliquée : en projet dans les années 1930 -1940, la seconde guerre mondiale retarda sa réalisation, et il fallut attendre un "mieux économique" pour que tournage en Italie soit rendu possible. Quo Vadis bénéficia en effet de moyens considérables. Gregory Peck et Elizabeth Taylor et Charles Laughton furent d'abord pressentis pour les rôles de Vinicius, Lygie et Néron, avant que ceux-ci échoient finalement à Robert Taylor, comme prévu à l'origine ; Déborah Kerr, jeune actrice brittanique, et Peter Ustinov. Le film porte la marque de l'histoire récente, car rien n'interdit d'établir des parallèles entre l'Empire romain et les régimes fascistes qui avaient mis l'Europe à feu et à sang quelques années auparavant.



La critique du Cinéphile Stakhanoviste :
http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com/2010_05_01_archive.html

21 commentaires:

  1. Ah tu m'as bien tenté pour le livre (de toute façon moi dès qu'on rapproche de Dumas !) je tenterai à l'occasion. Le film est très bien effectivement et son succès à l'origine de toute les vagues de films antiques que l'on va avoir à Hollywood pendant les 10-15 années suivantes... Le dvd est assez magnifique en plus vrai petit objet luxueux pour collectionneurs maniaques ^^

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  2. Le livre d'Henryk Sienkiewicz est vraiment très bien, et la comparaison avec Dumas n'est pas usurpée : je pense que c'est une lecture que tu ne devrais pas regretter. ;)

    J'ai beaucoup aimé l'adaptation, elle est très agréable à regarder, entre drame intime et fresque épique... c'est un péplum comme on n'en fait plus - puisque depuis le renouveau du genre dans les années 2000, le numérique a remplacé les milliers de figurants, et la finesse du scénario n'est pas toujours de mise.

    Ce qui est curieux, c'est que l'image d'un Néron sanguinaire est aujourd'hui contestée par les historiens qui voient en lui un bon prince mal jugé par son époque et par la postérité.

    Le dvd est très bien en effet, l'image est bonne et les suppléments sont de qualité (par contre, il me semble que le commentaire audio du film est exclusivement en anglais, mais de toute façon, je prends rarement le temps de l'écouter en entier).

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  3. Oui c'est le problème des dvd warner les commentaires audio ne sont jamais sous titrés ! Pour le Néron sanguinaire l'imagerie populaire a tellement pris le pas que ça serait difficile de tenter une fiction le montrant sain.

    Sinon en péplum des années 200 j'aime bien "Gladiator" même si c'est un énorme plagiat simpliste de "La Chute de l'empire Romain" de Anthony Mann bien meilleure, "Troie" n'était pas si mal et je crois être une des rare personne à apprécier le "Alexandre" de Oliver Stone ^^ (bien meilleur en version longue dvd).

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  4. C'est sympa de trouver des amateurs de Peplum car effectivement le genre est décrié alors que cela vaut largement bien des productions actuelles
    J'ai vu Quo Vadis il y a longtemps mais je ne le posséde pas dans ma vidéothèque
    Par contre je n'ai jamais lu le livre, ce billet me titille bien du coup

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  5. @ Justin : J'ai plutôt bien aimé "Gladiator" (j'ignorais que c'était un remake), même si ça manque parfois de subtilité - montage hâché et un peu trop d'hémoglobine dans les scènes de combat alors que la violence peut être beaucoup plus suggestive.

    Joaquin Phoenix est très bien dedans, dans le rôle d'un Empereur malade, pervers et jaloux.

    Sinon, j'apprécie beaucoup l'"Alexandre" d'Oliver Stone : un vrai film d'auteur, avec un point de vue intéressant sur cette grande figure qui à la fois fascine et révulse. :D

    Je ne connais le film que dans sa version longue, et j'ai été étonnées qu'il n'ait pas été plus apprécié au moment de sa sortie : apparemment, les Américains y ont vu des allusions à la guerre en Irak, avec un point de vue plutôt anti-bushiste, et l'homosexualité du personnage, présentée de manière très explicite, n'a pas eu l'heur de plaire aux puritains, alors que les textes des Anciens sont très clairs là-dessus.

    En revanche, je n'ai pas beaucoup aimé "Troie"... à part Peter O'Toole dans le rôle de Priam, il n'y a pas grand chose à sauver dans ce film selon moi, mais il est vrai que je l'ai vu en VF, juste après avoir relu "L'Iliade", et qui pourrait égaler Homère ?

    J'ai été déçue par l'historicisation de l'histoire : les dieux sont purement et simplement escamotés, et Brad Pitt en Achille qui vit une love-story avec Briséis, c'était trop pour moi. Eric Bana n'est pas trop mal, mais Dieu, ce qu'Orlando Bloom peut être fade ! Enfin bref, ça se regarde sans déplaisir, mais c'est tout...

    @ Dominique : Hello, contente que ce billet t'ait donné envie de lire le livre qui en vaut la peine. Je suis allée jeter un oeil sur ton blog, et je crois que je vais le rajouter dans mes liens. ;)

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  6. Pour "Alexandre" le montage cinéma (que j'ai apprécié tout de même) était assez laborieux, ça manquait de souffle et de dynamisme malgré le propos passionnant de Stone ça a sans doute joué (par exemple la bataille contre Darius n'ouvrait pas le film comme dans la version longue on y gagne vraiment).

    "Gladiator" est un remake officieux on va dire si tu as l'occasion "La Chute de l'empire Romain" est vrai un des 3 ou 4 plus grand péplums américains au thèmes passionnant et très simplifié par la relecture de Scott.

    sinon pour "L'Illiade" il y a une version très sympa de Robert Wise, pas une bonne adaptation (les Dieux sont plus présents mais pour le reste gros relifting hollywoodien pire que "Troie) mais c'est très impressionnant visuellement et plutôt bien interprété dans l'ensemble. Pas très fan d'Orlando Bloom non plus à part en elfe il ne m'a jamais convaincu ailleurs.

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  7. Orlando Bloom en elfe ? Ah, je viens de regarder : c'est dans "Le Seigneur des anneaux" que je n'ai jamais vu (ni lu). Sinon, est-il possible de faire une adaptation plus relifting hollywoodien que "Troie" ? Je demande à voir ! ;)

    Merci pour les conseils (c'est quoi, les 3 ou 4 autres grands peplums américains ? Je suis curieuse de savoir).

    "Alexandre" est un peu trop long et souffre probablement d'un problème de construction ; le montage est par moment très hâché (et l'acteur principal a les cheveux un peu trop peroxydés), mais sinon, le propos est passionnant, et il y a des scènes de grande envergure.

    J'apprécie tout particulièrement la scène de bataille contre Darius : ce qu'on voit à l'écran est conforme à la manière de se battre des Grecs / Macédoniens et des Orientaux (Alexandre s'expose quand Darius est protégé par ses hommes, ce qui traduit les différences de système politique).

    J'apprécie également la bataille qui se situe en Inde contre une armée montée sur des éléphants : c'est une scène particulièrement sanglante et le montage est là encore passablement hâché, mais c'est très spectaculaire.

    Il y a aussi la scène où l'on voit Philippe, le père d'Alexandre, se faire assassiner, qui est très spectaculaire : c'est digne d'une tragédie grecque !

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  8. Les 3 ou 4 plus grands allez je dirais "La Chute de l'Empire Romain" donc, "Le "Cléôpatre" de Mankiewicz, "Les Gladiateurs" de Delmer Daves (la suite bien meilleure de "La Tunique" de Koster", "Barrabas" de Richard Fleischer et un pas tellement cité en général mais que j'aime beaucoup "La Terre des pharaons" de Howard Hawks très bon aussi. Après il y a les ovnis comme "Le Signe de la Croix" de De Mille qui vaut le détour aussi, une sorte de "Quo Vadis" mais tout en excès. Voilà pour la petite liste ^^

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  9. Miss Popila! Je viens juste de découvrir votre blog! Premier post; premier commentaire! Ca démarre fort!!
    D'accord sur les analyses sur le bouquin. Je l'ai lu il y a longtemps...je devrais peut être aller y refaire un tour. Quant au film je l'ai revu il y a un mois, il tient très bien la route, même Robert Taylor pour qui je n'ai jamais eu une grande passion. Grandiose P. Ustinov. Admirable D. Kerr. Comment Hitchcock a-t-il pu passer à côté de cette blonde glaciale et incandescente. Et pour ceux qui aiment le petit bout de la caméra: deux figurants qui allaient devenir célèbres: Sophia Loren dans la foule de l'incendie (faut avoir le regard vif et perçant) et Stephen Boyd que l'on voit très nettement dans un travelling pendant le triomphe de Vinicius. Ces deux la allaient se retrouver beaucoup plus tard!!
    Je reviendrai Miss Popila, je reviendrai...

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  10. miss Popila! Première visite, premier commentaire! Ca démarre fort.D'accord avec tout ce qui a été dit. J'ai lu le livre il y a bien longtemps. Faudrait peut-être que j'y retourne. Quant au film je l'ai revu il y a un mois, il tient sacrément bien la route. Même Robert Taylor pour qui je n'ai jamais eu une grande passion. Grandiose P. Ustinov, sublime D. Kerr. Comment Hitchcock a-t-il pu passer à côté de cette blonde glaciale et incandescente.
    Pour ceux qui aiment le cinéma par le petit bout de la caméra, il y a dans ce film deux figurants qui ont fait du chamin. Sophia Loren dans la foule de l'incendie (faut avoir le regard vif et perçant et Stephen Boyd que l'on voit très nettement dans un travelling pendant le triomphe de Vinicius. Ils se retrouveront bien plus tard dans ''La Chute...''
    Miss popila, je reviendrai un jour, je reviendrai...

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  11. Mais j'y compte bien, Monsieur le baron ! ;)

    Et nous en profitons pour vous remercier pour toutes ces précisions passionnantes, même si nous avouons ne pas partager votre tiédeur concernant Robert Taylor...

    Que voulez-vous, tous les goûts sont dans la nature !

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  12. Rectificatif capillaire Deborah Kerr est rousse ! Sinon je guetterais Sophia Loren au prochain visionnage !

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  13. C'est pourtant vrai qu'elle est rousse... même si ses cheveux deviennent plus clairs au fur et à mesure du visionnage (les caprices du technicolor ?)

    En tout cas, c'est la première fois que je vois cet actrice à l'écran, et j'ai bien envie de découvrir les autres films dans lesquels elle a joué.

    Le com' que j'avais écrit pour répondre à Monsieur le baron a dû être perdu, je ne le vois plus. ^^

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  14. Justin , je vous l'accorde , elle est plus rousse que blonde! Accordez moi qu'elle est incandescente. Voir ''Tant qu'il y aura des hommes'' (où elle semble plus blonde que rousse)Quant à Sophia je n'ai pas saisi sa couleur exacte dans Quo Vadis. mais je l'ai vue blonde dans la Diablesse en collant rose!!
    Le cinéma et l'opéra sont les seuls sujets où c'est un plaisir de couper les cheveux en 4!
    Moi, perso, j'adore et je vais de ce pas faire un tour par chez vous!!

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  15. En tout cas très grande actrice que Deborah Kerr pour encore mieux apprécier sa chevelure rousse en technicolor je recommande vivement le magnifique "Colonel Blimp" de Michael Powell (elle fut d'ailleurs sa fiancée) et Emeric Pressburger où elle joue carrément 3 rôles !

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  16. Trois rôles ? Wow !^^

    (Etait-elle payée trois fois plus ?);)

    J'ai vu qu'elle avait joué dans "Le roi et moi", avec Yul Brynner, dont j'ai vu un tardif remake - "Anna et le roi" - avec Judie Foster et Chow Yun-Fat dans ma prime jeunesse.

    Ramses II fait-il un bon roi de Siam ?

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  17. Oui Yul Brynner était très bon en Roi Siam, en plus son physique se prête au personnage un peu exotique de ce type. Pour les trois rôles en fait Deborah Kerr incarne l'idéal féminin du héros à différents stades de sa vie l'idée est plutôt poétique. Si tu as l'occasion de le voir sautes dessus magnifique film que Colonel Blimp (je n'ai pas plus de renseignements sur son salaire par contre ^^).

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  18. "Le roi et moi" est presque l'oeuvre de la vie de Yul Brynner. Il a crée le rôle le Broadway et l'a joué presque 5000 fois avant de faire le film, remporter un Oscar, reprendre le rôle, jouer même dans la série télé adaptée...

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  19. Vous êtes tous les deux en train de faire dangereusement faiblir ma résolution de ne plus acheter de dvds avant d'avoir vu ceux que j'ai en attente ! ;)

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  20. soyons-suave, pour rebondir sur une discussion commencée sur un autre blog, avez-vous vu ''Anna et le roi de Siam'' avec Rex Harrison et ...Irène Dunne. Irène Dunne qui jouait avec Charles Boyer dans la première version d''Elle et Lui''. Quelques années plus tard dans la deuxième version, toujours de Leo Mc Carey, c'est Cary Grant qui s'y collait...avec D. Kerr. Plus que 4 niveaux pour remonter à Lana Turner!!!

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  21. Juste un, qu'est-ce que c'est ? Et en prime il y a un voyage au Siam et un des plus beau cours de valse de la comédie musciale :)

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