mardi 11 janvier 2011

L'Affaire Cicéron, de Joseph Mankiewicz (1952).

Lorsque j'ai besoin d'un conseil cinéma, je vais sur le blog de mon ami Justin, alias le Cinéphile Stakhanoviste :

Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste

Je suis tombée dessus complètement par hasard il y a de cela plusieurs mois en cherchant des informations sur le film Ulysse de Mario Camerini avec Kirk Douglas dans le rôle principal, et c'est le seul site qui en parlait de manière pertinente et approfondie.

Et de voir que c'est Ava Gardner dans le rôle de Pandora qui figurait et qui figure toujours sur la bannière de ce blog, je me suis dit : "Stakhanoviste ou pas, ce cinéphile ne peut qu'avoir bon goût". ;)

A partir de là, je me suis mis à fréquenter régulièrement ce blog, parce que j'y trouve toujours des idées de film à y piocher.

*

Quand j'étais petite (oui, attention, là, je vais un peu passer du coq à l'âne, mais vous verrez, je retombe toujours sur mes pattes) - quand, j'étais petite, donc, je n'allais pas souvent au cinéma, mes parents ayant été très refroidis par l'expérience ayant consisté à m'emmener voir Les aristochats : je n'y comprenais rien, et j'étais complètement terrifiée. Je n'étais pas une cinéphile précoce.

Par la suite, un peu plus grande, j'avais un frère plus âge qui se rendait fréquemment au cinéma qui se trouvait non loin de chez nous, et qui nous racontait toujours à table le film qu'il avait vu dans la semaine. Mon frère avait un vrai talent de conteur, et une vraie passion pour le cinéma qui l'a un un peu quitté depuis. Il tenait même à jour des carnets où il notait scrupuleusement les films qu'il avait vus, avec un certain nombre de renseignements factuels dessus (le genre de choses que je n'ai jamais eu le courage et la patience de faire).

Mon premier contact avec le cinéma passa donc d'abord par l'art du conteur, avant de devenir ensuite plus livresque : mon frère avait en effet beaucoup de livres sur le cinéma, et en empruntait souvent ; j'adorais les feuilleter pendant des heures, mémorisant ainsi des images, des noms et des résumés de films que je n'avais jamais vus.

C'est seulement devenue plus grande que je me suis mise à fréquenter les salles obscures avec assiduité, même si ces dernières années, l'arrivée du dvd a considérablement modifié mes habitudes de spectatrice.

Tout ça pour dire que comme beaucoup de gens, j'adore le cinéma, et tout particulièrement celui de l'âge d'or d'Hollywood (comment ça, ce billet commence à devenir vraiment verbeux ?^^). Et que j'adore James Mason et Gene Tierney, que j'ai découvert respectivement dans Pandora and the flying dutchman et Mrs Muir and the ghost, deux films réalisés complètement différemment, mais qui abordent un peu le même sujet.

Alors quand Justin m'a fait savoir sur son blog que les éditions Carlotta rééditaient trois films de Joseph Mankiewicz mettant en scène ces deux acteurs, je n'ai eu qu'un mot : "ce coffret, il me le faut !"

Et je n'ai pas regretté cette impulsion première.

L'affaire Cicéron (1952)

L'action du film de Mankiewicz se situe à Ankara, en Turquie, pendant la seconde guerre mondiale – une région officiellement neutre.





Première scène : l'ambassadeur d'Allemagne assiste à une réception au cours de laquelle une cantatrice chante un morceau de Wagner. Musique qui ennuie l'ambassadeur, si bien qu'il se dirige vers le buffet, où se trouve l'élégante comtesse Staviska, en train de manger avec un bel appétit. S'engage entre eux deux une conversation à fleuret moucheté où l'on comprend que la comtesse, une jeune et belle veuve très distinguée, a été obligée de fuir la Pologne à cause des Nazis ; elle n'a plus un sou et finit par demander à l'ambassadeur d'Allemagne s'il n'aurait pas besoin d'elle... en tant qu'espionne. L'ambassadeur refuse brutalement. Il se retire ; entre alors l'ambassadeur de Grande-Bretagne, et la réception poursuit son cours.

Deuxième scène : un homme (James Mason) s'introduit dans le bureau de Moyzisch, un sous fifre de l'ambassade d'Allemagne. Il est là pour vendre des photographies de documents de l'ambassade britannique classés top secret. Moyzisch accepte, après en avoir référé à ses supérieurs qui baptisent cet espion « Cicéron ». Cet espion amateur qui semble dominer la situation de main de maître n'est autre que Diello, le valet de chambre de l'ambassadeur de Grande-Bretagne.





Troisième scène : Diello se rend chez la comtesse Staviska dont il a été le serviteur autrefois, avant de se faire renvoyer. Il lui propose un marché : qu'elle achète une maison avec l'argent qu'il lui donne pour organiser des soirées mondaines où la diplomatie allemande pourra officiellement se rendre, ainsi elle couvrira ses activités, et pourront amasser suffisamment d'argent pour s'enfuir en Amérique du sud. La comtesse le gifle, mais accepte son marché...

Premier problème : les Anglais s'aperçoivent de certaines fuites et font appel à un enquêteur venu de Londres, pour élucider l'affaire.

Deuxième problème : la comtesse remplira-t-elle jusqu'au bout sa part du contrat ?


Cette histoire s'inspire de faits réels, et le film, qui par moments fait penser à du Lubitsch, à d'autres à du Hitchcock, dépasse le simple film d'espionnage pour explorer la relation de servilité qu'entretiennent les personnages, à un moment ou à un autre, vis-à-vis de leurs supérieurs. Dialogues et réalisation d'une extrême finesse, analyse psychologique subtile, suspense savamment entretenu, ce film est assurément l'un des meilleurs et des plus captivants de Mankiewicz, James Mason et Danielle Darrieux s'y montrant au sommet de leur art dramatique...

Mais naturellement, tout ça, le Cinéphile Stakhanoviste le dit beaucoup mieux que moi dans cet article...

L'affaire Cicéron - Five Fingers

Très prochainement, je compte bien évoquer les deux autres films de ce coffret, Le château du dragon et Chaînes conjugales. ;)

2 commentaires:

  1. J'ai eu la chance de voir ce film au cinéma il y a quelques mois, lors d'un festival. J'en garde un excellent souvenir. James Mason est vraiment un acteur prodigieux. Et sans être un chef d'œuvre, le film est un grand film.

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  2. Très touchantes ton intro sur ton enfance ça fait tuoujours du bien de se remmémorer ce qui a animé notre passion première ;-) Et sinon je ne sais plus où me mettre aavec tout le bien que tu dis sur moi ^^

    Bien vu sur les 3 scènes clés qui expriment vraiment bien tout ce qui fait du mensonge et la soumission tout les grands thèmes clés du film.

    Bon visionnage pour Chaînes Conjugales un ancêtre de "Desperate Housewives" en bien meilleur et "Le Château du Dragon" un beau pendant à "Rebecca" !

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