samedi 8 janvier 2011

Le livre des choses perdues, de John Connolly.

Toujours grâce au Secret Santa organisé sur Whoopsy Daisy et à Summerday, j'ai pu lire Le livre des choses perdues de John Connolly.



Le livre des choses perdues, c'est l'histoire de David, un jeune garçon britannique qui est amené à perdre sa mère durant le conflit, et qui vit très mal le remariage de sa mère six mois plus tard, et la naissance de son demi-frère, Georgie. David est très perturbé, il fait des cauchemars, il a des visions, il entend les livres lui parler... si bien que le jour où un avion s'écrase dans le jardin familial, c'est l'occasion pour lui de pénérter dans un nouveau monde, reflet de ses lectures et de ses peurs enfantines.

Un nouveau monde très inquiétant, avec des hommes loups assoiffés de sang, un Homme Biscornu, figure diabolique qui aime à tromper son monde, un animal monstrueux qui ressemble à une grosse chenille, une Forteresse aux Epines où vit une dangereuse sorcière... mais aussi des personnages qui viendront en aide à David : le Garde Forestier, qui ressemble étrangement à son père, les nains qui vivent avec Blanche-Neige - épisode qui donne lieu à une réécriture hilarante, puisque celle-ci est une créature monstrueuse qui mange tout sur son passage ; les nains ont cherché à l'empoisonner à l'aide d'une pomme ; jugés devant un tribunal, ils sont obligés de la garder à demeure et se sont depuis convertis aux idéaux du communisme... - , le chevalier Roland, parti en quête de savoir ce qu'est devenu son ami Raphaël, et Anna, la petite fille qui disparut un jour avec Jonathan Tulvey.

C'est très bien écrit, mais aussi très sanglant - ça égorge, ça éviscère, ça découpe... C'est un livre qui fait plutôt peur, parce qu'il joue sur nos peurs enfantines, utilise la matière très riche et très sombre des contes de fées - de ce point de vue, la réécritture de certains contes de fées est brillante, et en les lisant, j'ai repensé au personnage de la vieille femme écrivain dans Le 13ème conte de Diane Setterfield, qui a entrepris elle aussi de réécrire certains contes en les modernisant, un livre qui m'avait déçu mais dont les thèmes étaient intéressants. La réutilisation des contes est plutôt gore et réservé aux adultes, mais ce traitement vient rappeler la violence originelle de ces écrits qui aident à grandir - or, c'est précisément le but secret assigné aux épreuves initiatiques que doit surmonter David ; chaque fois qu'il vainct un monstre, il remporte une victoire sur ses propres peurs, ce qui l'aidera à mûrir et à mieux vivre la situation familiale douloureuse qui était la sienne avant de s'embarquer dans ce monde "autre".

Un livre riche et intéressant où la mièvrerie est totalement absente, que je ne relirai pas forcément, mais qui met subtilement en avant la puissance évocatoire des contes et des conteurs, qui nous aident tous à mieux vivre.

Pas très envie d'une adaptation cinématographique qui risquerait de tout édulcorer, mais qu'un illustrateur de talent, comme Benjamin Lacombe ou d'autres, s'empare de ce texte, ça, oui !

6 commentaires:

  1. Je vais un peu dans le même sens que toi sur ma conclusion de lecture. Un livre que j'ai bien aimé aussi, que je trouve bien écrit, mais que je ne relirais pas nécessairement. Cependant, ma lecture fut assez marquante!

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  2. Oui, c'est une lecture qui marque, indéniablement !

    J'ai essayé de trouver une image pour illustrer cet article, mais vainement : l'univers des contes revisité par John Connolly est indéniablement terrifiant !

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  3. J'ai bien aimé ce livre, lu l'an dernier pour un prix. D'ailleurs ton billet me fait penser que je n'ai toujours pas lu "Le 13ème conte" de Diane Setterfield.

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  4. Merci pour ton com', Leiloona. ;)

    J'ai parcouru ton blog ; beaucoup de billets m'intéressent, je vais sans doute le rajouter dans mes liens.

    J'ai hâte de savoir ce que tu penseras du 13ème conte quand tu l'auras terminé...

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  5. Il m'a beaucoup plu aussi. Sur le coup, j'ai été surprise par les côtés sanglants mais quand on y pense, les contes sont ma foi... souvent un peu gore! Et je suis tout à fait d'accord avec ta conclusion. Je vois très bien Lacombe nous pondre un truc magnifique là-dessus.

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  6. Oui, c'est vrai que les contes ont un côté sanglant... Barbe Bleue, par exemple : brr, j'en ai des frissons. ;)

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