dimanche 27 février 2011

Le château du dragon, de Joseph Mankiewicz (1946).

Je reviens sur ce blog après un mois d'absence forcée - des soucis d'ordre professionnel ont mobilisé toute mon énergie ces derniers temps, et je n'avais le temps ni de vous lire, ni de vous écrire. Ces soucis ne sont pas encore derrière moi, mais j'estime avoir fait ce que j'avais à faire ; le reste ne dépend maintenant plus de moi.

Et comme je suis très en retard dans mes billets, je vais vous parler aujourd'hui d'un autre film de Joseph Mankiewicz, Le château du dragon.



Si vous avez aimé Jane Eyre de Robert Stevenson, Rebecca d'Alfred Hitchcock, et Mrs Muir et le fantôme de Joseph Mankiewicz, alors ce film est fait pour vous !

Miranda (la belle Gene Tierney), une fille de fermiers, est appelée au château de Dragonwyck, où vivent un cousin éloigné de sa femme, Nicholas Van Ryn (Vincent Price, qui se spécialisa ensuite dans les films d'horreur), son épouse malade et leur petite fille. Elle tombe amoureuse de Van Ryn qui, à peine devenu veuf, l'épouse. Lorsque meurt le fils né de cette union, Miranda découvre les secrets bien cachés de son mari, qui abuse des drogues, exploite ses paysans et... aurait assassiné sa femme.



Film au départ destiné à être réalisé par Ernst Lubitsch, adapté d'un best-seller qui remporta un succès foudroyant à l'époque et que Mankiewicz avait d'abord refusé d'adapter, le cinéaste a réussi à faire, à partir d'une trame à la fois mélodramatique et gothique, un film personnel. Dragonwyck est certes moins réussi que Mrs Muir and the ghost, mais n'en demeure pas moins extrêmement riche et signifiant, qu'on soit amateur de ce genre de film ou non : Le château du dragon est en effet un film gothique, mais aussi le récit d'un parcours initiatique avec une vision intéressante de l'image que l'Amérique a d'elle-même, un thriller au suspense haletant, et le portrait d'un personnage que ses vices rendent fascinant.

Chaque plan est une merveille d'intelligence, les dialogues sont fins et subtils, Gene Tierney apparaît à la fois très belle et très candide, et Vincent Price est étonnant dans ce rôle de grand seigneur méchant homme qui suscite au moins autant la pitié que le dégoût.

Un film que je ne juge peut-être pas forcément aussi réussi que ceux cités en préambule, mais qui reste d'un bon niveau.

2 commentaires:

  1. J'ai adoré Rebecca d'Hitchcock, et je ne connais pas les autres : je note donc non pas un, mais 4 films dans mon carnet.
    La photo tirée du film que tu mets est splendide !

    RépondreSupprimer
  2. Hello Popila !

    Ah, nos avis se rejoignent entièrement !
    Dragonwyck est un film que je quelifierais tout simplement de magistral, et qui a donné à Vincent Price l'un des meilleurs rôles de sa carrière...

    A bientôt,

    Clelie

    RépondreSupprimer